Vitale Recyclage : après l'incendie, la pollution aux PCB

Le 08/01/2009 à 17:49  

Vitale Recyclage : après l'incendie, la pollution aux PCB

Vitale Recyclage Gare à ceux qui ne prennent pas les devants en matière de dépollution, ils risquent de gros soucis... Suite à l'incendie qui s'était déclaré cet été sur le site de Saint-Cyprien ( Loire ) de la société Vitale Recyclage ( voir ancien rédactionnel) un agriculteur qui jouxte le chantier de recyclage a dû arrêter son exploitation depuis le 8 décembre à cause de la présence de PCB dans sa production agricole. Principe de précaution oblige...

Comment l'incendie dont a été victime cet été la société Vitale Recyclage a pu entraîner une pollution aux PCB sur la production agricole de son voisin?? L'explication n'est peut-être pas aussi simple qu'il y paraît. En tout cas, il va falloir trouver des responsables et à ce jeu là personne ne souhaite endosser le titre de pollueur-payeur.


Rappel des faits

L'exploitation agricole de Nicole Rolland s'étend sur 60 hectares avec 60 vaches. Début décembre, suite à une visite des services vétérinaires, les résultats d'analyses des fourrages font état de traces de PCB dans le lait et dans une partie du fourrage. Appliquant le principe de précaution, la préfecture interdit la vente du lait et des vaches et l'agriculteur se trouve du jour au lendemain sans revenu. Puis les pouvoirs publics déterminent rapidement l'origine de la pollution. Il s'agit de l'incendie qui a éclaté chez Vitale au mois d'août et qui a duré plusieurs semaines. Les fumées se sont propagées aux environs et ont déposé des polychorobiphényles. Mais, ces composants chimiques ne proviennent pas du recyclage du bois, mais est par contre présent au sein des transformateurs et câbles électriques. Or, avant que Vitale Recyclage ne s'implante sur ce terrain , au printemp 2006, une exploitation de recyclage de transformateur, de câbles électriques était pratiquée par la société lyonnaise Serdex.

Dès lors, la question de la responsabilité de la pollution va être au centre d'un débat qui pourrait bien se terminer en justice.


Pour David et Sébastien Vitale, l'explication est simple. Ils ont signé un bail « pour un terrain dépollué ». Mais la dépollution n'a pas été finalisée. En mai 2008, ils ont donné congé pour s'installer en juillet 2009 à Andrézieux-Bouthéon. Mais l'incendie de cet été a mis à mal leur projet. Sébastien Vitale justifie aussi qu'il a été le premier a demandé une surveillance des eaux à la Drire qui était d’ailleurs programmée. Selon lui, « l’inspecteur de la Drire a constaté de la pollution non seulement en aval du site mais également en amont. » Il n'hésite pas à mettre « implicitement en cause les Forges de la Bec qui étaient installées dans le voisinage il y a quelques années et qui avaient déposé le bilan. À l’époque, des salariés mécontents avaient vidangé des transformateurs sur le site de l’usine » explique-t-il. Des poissons d’un étang de Veauchette ont déjà été retrouvés morts flottant à la surface de l’eau à l’automne. Du coup, pas de doute pour Sébastien Vitale, « c’est avant notre implantation qu’il faut chercher les pollueurs ».

En attendant, la dépollution reste à réaliser, l'exploitation agricole va peut-être fermer et surtout un danger sanitaire pèse sur la population voisine. Merci aux pollueurs !