VHU : Noyelles-Godault manque de Re-source

Le 10/12/2012 à 19:51  

VVHUHU : Noyelles-Godault manque de Re-source

 L’heure est grave mais la situation n’est pas encore catastrophique. Pour autant, il faudra un redressement rapide de la situation, parce que ce qui prévaut aujourd’hui ne correspond en rien au business plan, tel qu’il avait été défini : destiné à la déconstruction de VHU, on a vite compris en effet que cette activité était insuffisante pour générer suffisamment de revenus. C’est la raison pour laquelle le site s’est attaqué aux véhicules d’assurance, à des voitures plus récentes afin de capter des pièces détachées de qualité. Seulement voilà : déconstruire, récupérer des pièces et stocker ne suffit pas ; il faut vendre… Lorsque ce n’est pas le cas, les pertes peuvent être abyssales, comme le souligne Loïc Bey Rozet, directeur général du site…

 Si Re-Source Industrie, concept original de déconstruction automobile mis en œuvre par Indra qui a séduit des firmes comme Renault ou Sita, s’est d’abord installée à Romorantin, elle a rapidement été dupliquée dans le nord, sur l’ancien site de Metaleurop, basé à Noyelles-Godault, un site « orphelin », réhabilité par Sita avec l’argent de l’Etat, lequel est devenu un site d’éco-activités.

Seulement voilà… ce beau projet quai avait du sens est victime d’un manque de VHU, d’une sur capacité industrielle couplée à une sous capacité commerciale pour ce qui touche les pièces de réemploi.
A la fin de cet été, les équipes de production ont été mises en chômage partiel jusque fin octobre…
Sauf qu’en novembre, la direction jette le froid en annonçant que le site pourrait être fermé à relativement court terme, du moins si on ne trouvait pas un partenaire, voire un repreneur.

Si dans un passé encore proche chacune des deux équipes désossait chaque jour 25 véhicules, aujourd’hui, du fait de la raréfaction du nombre de véhicules (la fin des primes à la casse y étant évidemment pour quelque chose, avec à la clé, un volume moindre de VHU dans les concessions automobiles), on n’en est plus là.
De fait, ce qui est constaté à Noyelles-Godault se vérifie sur l’ensemble du réseau : Indra annonce être passée de 380 000 véhicules à 90 000 en 2012, la signature d’un contrat avec une grande compagnie d’assurance n’ayant pas suffi à compenser le manque de VHU …
Et puis, si la déconstruction à proprement parlé n’a pas posé de difficultés, la vente des pièces en revanche, s’est vite révélée problématique. Il faut dire, à la décharge de Re-source Industrie, que les alentours ne manquent pas d’activités liées à la démolition automobile : pas moins de 129 entités opèrent dans le secteur… sans « faire de cadeau » : la région souffre peut être d’un éloignement pas trop attractif pour la clientèle !

Pour en revenir au site de Noyelles-Godault, 35 personnes sont concernées par cette situation délicate ; Loïc Bey Rozet confirmant que ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on envisage une fermeture du site à défaut de mieux. Si le site perd évidemment beaucoup d’argent, il faut prendre garde à ce que ces données ne « plombent » pas trop ni trop longtemps, les résultats du groupe…
« Le site de Noyelles-Godault a besoin d’être approvisionné d’un nombre de voitures à déconstruire, lequel génère des stockés de réemploi difficiles à écouler sur place », synthétise le directeur général du site.
« Nos autres sites, A7 Autopièces ou Re-source Industrie Romorantin ne sont pas du tout dans ce contexte car ils sont intégrés dans le paysage et dans un environnement commercial classique ».
Si l’heure est grave, la direction n’a pas encore scellé le destin du site nordiste. « Nous sommes actuellement en phase de recherche d’un repreneur qui aura une notoriété locale affichée ; plusieurs pistes sont explorées actuellement»…