VHU et UE : que de défis à relever...
La directive se pose là et ne rigole pas. Comme d’habitude, il y en a qui ont pris le train en avance. Pour certains, ce sera une autre histoire et peut-être alors sera-t-il trop tard…
Un atelier spécifique a abordé cette problématique de l'automobile en fin de vie dans le cadre du dernier congrès BIR…
On est heureux d’apprendre que le constructeur français Renault n’est pas à la bourre puisqu’il annonce avoir atteint la « meilleure performance européenne » en incorporant 17% de plastique recyclé dans son modèle Laguna III. Lors de cet atelier qui regroupait le Comité de broyage du BIR et le Comité Média-Induction-Flottation, il fut également souligné, que tandis que la majeure partie de ce matériau recyclé provenaient des VHU’s, une petite partie provenait de « déchets ménagers ».
Jean-Philippe Hermine, du département stratégique de planification environnementale chez Renault confirma que « plus de 100 pièces » de ce modèle particulier étaient fabriquées à partir de plastiques recyclés. De cette façon, l’entreprise avait ouvert de nouveaux débouchés aux matériaux recyclés qui, quoi qu’il en soit, restent moins chères que des matières premières originelles. Le constructeur a pour objectif d’accroître la part de plastiques recyclés dans ses véhicules de 10% à 20% d’ici l’année 2015. C’est en tout cas ce que le conférencier a confirmé lors de l’atelier intitulé « La Directive VHU de l’UE sur les véhicules hors d’usage, et les défis à relever par les constructeurs automobiles et les opérateurs de broyage ».
Il rappela également la naissance de la joint-venture de sa société avec Sita / Indra en France (voir Renault "récupère" un outil de recyclage et Re-source Industries ne manque pas de ressources) et l’intention de son groupe d’investir dans les techniques de post-broyage (TPB). « Le démantèlement et le tri des plastiques de post-broyage sont complémentaires et tous deux nécessaires pour pouvoir respecter les quotas de recyclage » …
« PSA Peugeot Citroën compte sur les compétences des opérateurs de broyage et des démonteurs de véhicules », a indiqué pour sa part le Dr Rozenn Le Borgne, du département des affaires environnementales chez PSA, aux participants à l’atelier. « C’est un métier qui exige un vrai professionnalisme ». Conséquence des TPB, les opérateurs de broyage sont les mieux placés en termes économiques pour atteindre les objectifs de la Directive de l’UE pour l’année 2015, ajoute-t-elle en substance, tout en insistant sur un point : « nous devons trouver ensemble les solutions pour atteindre ces objectifs, il n’y a pas d’autre moyens d’y parvenir ».
Selon le Vice-Président du Groupe de Broyage Européen, Manuel Burnand (Sté Derichebourg Environment), le premier des objectifs de la Directive VHU, qui est d’obtenir une récupération de 85%, peut être facilement atteint avec davantage de démantèlement ou de recyclage des plastiques (bien qu’il semble « peu probable » qu’on puisse arriver au chiffre de 95% dans des conditions de libre entreprise, ajouta-t-il). Les prix élevés du pétrole devraient toutefois contribuer à soutenir la chaîne du recyclage des plastiques, fit-il également observer.
Scott Newell, PDG de The Shredder Co. LLC (Etats-Unis), parla quant à lui, d’une tendance mondiale à recourir aux broyeurs possédant des marteaux-pilons de plus grande taille. « L’efficacité opérationnelle de machines plus grosses est vraiment évidente », a-t-il aussi déclaré. Un investissement supplémentaire de 20% pourrait effectivement « doubler la production » parce que de nombreux coûts d’installation (comme ceux liés aux fondations et à l’infrastructure) n’étaient « pas très différents » de ceux qui s’imposaient aux broyeurs plus petits.