VHU : Dauphin reconnaît un dérapage non contrôlé
La spécialiste du traitement des véhicules hors d'usage, l'entreprise Guy Dauphin Environnement, reconnaît avoir dérapé sur Versainville et Soumont-Saint-Quentin, mais affirme qu'il n'existe pas d'autre dépôt sauvage de déchets automobiles. Pour ce faire, elle a mené une enquête interne…
« Nous avons repris toute la comptabilité, tous les bons de livraison sur dix ans et avons ainsi pu établir une liste de sites "suspects". J'affirme que nous n'avons pas repéré un autre site identique à celui de Versainville », a expliqué Bruno Le Sech, secrétaire général de la société Guy-Dauphin environnement depuis trois ans.
C'est toujours ça de gagné. "Faute avouée est à moitié pardonnée", dit le proverbe. Mais tout de même! Déverser en toute illégalité, près de 40 000 tonnes de RBA (résidus de broyage automobiles) sous le parking d'une brocante de Versainville (Voir "GDE : le cave se rebiffe" et Dauphin "casse" les prix comme il "casse" les pieds) où l'on a d'ailleurs trouvé également, pêle mêle, des ordures ménagères de la ville de Falaise, des gravats et divers matériaux, ... le tout faisant un mélange spécial, avec 56 % de RBA en terme de volume total.
Qu'on se rassure, donc ! Selon GDE, il n'existe donc aucun autre dépôt sauvage. Cela étant, la société de Rocquancourt reconnaît avoir également "déposé" des RBA à Soumont-Saint-Quentin, dans une décharge non habilitée à recevoir ce type de déchets (Voir "déchets de broyage: n'en jetez plus!). « Il s'agit de quelques centaines de tonnes. Nos vérifications nous ont mené vers deux autres sites : Feuguerolles et Fontenay-le-Pesnel. Après vérification, nous avons écarté Feuguerolles. Sur le second site, nous poursuivons les investigations avec la Drire ». Vous l'aurez compris, ce n'est peut être pas fini.
Pas mauvaise fille, l'entreprise réaffirme son souhait de nettoyer, réparer ne serait-ce que pour rassurer les riverains... Il faut dire que depuis le début de cette affaire, on va de surprise en surprises. Sauf qu'elles ne sont ni comiques, ni agréables puisqu'elles ne sentent pas la rose : ces découvertes sont en effet pour le moins déconcertantes, voire accablantes surtout dans un contexte de création d'une "Europe du Recyclage".
Le moins que l'on puisse dire est qu'une affaire de cette nature, ne peut que faire tâche dans le paysage du recyclage. D'autant que pendant des semaines entières, à chaque fois que l'on a gratté, on est tombé sur tout et n'importe quoi dans le registre du pas joli joli... « Nous avons toujours dit que nous assumerions », rappelle Bruno Le Sech, dont la tâche de chargé de communication s'avère de plus en plus délicate. « À Versainville, nous avons pris l'engagement d'enlever tous les RBA qui y ont été amenés ». Même volonté de réparer à Soumont-Saint-Quentin. Concernant, la toxicité des Résidus de Broyage Automobile, analysés à Rocquancourt, GDE persiste : « ces déchets sont qualifiés de non dangereux dans la nomenclature du ministère de l'Environnement ». Sauf que les analyses en question démontrent la présence de plomb en quantité industrielle...
Des analyses sur lesquelles s'appuie aussi Bruno Le Sech pour tenter de rassurer les riverains. « En comparaison avec les fonds géochimiques locaux et nationaux, l'impact est faible mettant en évidence une migration verticale limitée des composés. » Suspecté de « piloter » les opérations de contrôles, le secrétaire général de GDE s'en défend et assure que « c'est la Drire qui contrôle et dirige les opérations. »
« Ces reprises de RBA auront un coût, mais quand on a fait une bêtise, il faut l'assumer », ajoute Bruno Le Sech.
Maintenant, il faut être clair : selon les conclusions de l'enquête préliminaire menée par la gendarmerie de Falaise, l'affaire pourrait se retrouver en justice, et là ça risque d'être plus chaud voire douloureux financièrement parlant. « Nous fournirons tous les documents dont nous disposons. Notre enquête interne nous a aussi permis de comprendre le pourquoi et le comment »...