Vers des lampes basse consommation sans mercure ?
En Allemagne, un consortium de recherche mené par l'Ecole de Sciences Appliquées (FH) d'Aix-la-Chapelle (Rhénanie du Nord-Westphalie) ainsi que l'Institut des Technologies Luminaires (LTI) de l'Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT - Bade-Wurtemberg) développe des ampoules basse consommation sans mercure. En effet, cet élément toxique entre dans la composition de ces dernières, nécessitant des précautions particulières lors de leur manipulation et de leur collecte destinée au recyclage...
Présent en quantité infime dans les lampes basse consommation (moins de 0,005% de leur poids), le mercure est indispensable à leur bon fonctionnement. Il permet de générer les électrons qui, en venant percuter les poudres fluorescentes, générera la lumière émise par la lampe. Cet élément, dont les conséquences sur l’environnement et la santé sont largement connues, est volontairement retiré du marché afin de "l’assécher" progressivement et de limiter au maximum son utilisation. Ainsi, de nouvelles technologies alternatives au mercure apparaissent progressivement pour chacune de ses utilisations actuelles. Dans le cas des lampes, les quantités mises en œuvre sont en baisse constante : en 20 ans, les fabricants ont divisé par 20 la quantité de mercure nécessaire pour faire fonctionner une lampe et les nouvelles technologies d’éclairage telles que les LEDs n’utilisent pas ce métal. Lorsque les ampoules usagées arrivent à l'étape 'recyclage', le mercure (dont la majeure partie est amalgamée avec les poudres fluorescentes) est neutralisé avec ces dernières et définitivement stocké dans des installations spécifiquement agréées par les pouvoirs publics.
En remplacement du mercure, les chercheurs du LTI ont progressivement testé des combinaisons de matériaux à base de métaux. Ils sont alors parvenus à créer une lampe dénommée "3rdPPBulb" d'une puissance de 19 W et produisant un flux lumineux de 840 lumens, pour une quantité de mercure introduite inférieure à 10 microgrammes. Ils estiment que l'avancement des recherches leur permettra d'aboutir à une ampoule sans mercure d'ici fin 2012-début 2013. De plus, ils ont développé un revêtement interne fluorescent transformant le rayonnement ultraviolet en rayonnement visible ainsi qu'un revêtement empêchant la diffusion du matériau de remplissage à l'intérieur du tube en verre. Par ailleurs, la géométrie optée permet une répartition homogène de la température à l'intérieur de la lampe.
Les chercheurs d'Aix-la-Chapelle ont quant à eux développé le ballast de l'ampoule, de sorte que les électrodes de cette dernière se situent à l'extérieur de la chambre de décharge, empêchant les risques d'embrasement. Cette configuration réduit les coûts de production tout en augmentant la durée de vie des lampes, estimée à plus de 27 ans pour une utilisation moyenne de 3 heures par jour. Pour plus d'informations : www.3ppbulb.com
source : ADIT