Verrerie du Languedoc : elle fume... avec filtres
A Vergèze, dans le Gard, la Verrerie du Languedoc (VDL) s'est dotée d’un nouveau système de filtrage des fumées pour réduire ses émissions de poussières. Une initiative récompensée par le troisième prix des "Trophées des technologies économes et propres" lors du dernier salon Pollutec (voir notre article du 30 novembre 2006)...
Chaque année, des millions de bouteilles vertes Perrier sortent des lignes de production de Verrerie du Languedoc (VDL), site intégré à la source Perrier et à son unité d’embouteillage. Niveau chiffres, ce sont 100 000 tonnes de verre qui sont utilisées annuellement pour réaliser ces emballages à la forme et couleur si particulières.
Soucieuse de réaliser des économies d’énergie, VDL a décidé en 2002, lors de la rénovation de l’un de ses deux fours, d’opter pour un système de chauffe alliant oxygène et gaz naturel. Un projet soutenu par l’Ademe, qui a subventionné le programme à hauteur d’1 million d’euros.
"Cet équipement a permis de réduire la consommation de gaz naturel de 30% et de faire chuter de plus de 90% le taux de NOx, l’oxyde d’azote. Aujourd’hui, les rejets de NOx sont d’environ 0,5 kg par tonne de verre fondu", explique Marc Arguillat, responsable du pôle activités économiques à la délégation régionale de l’Ademe en Languedoc-Roussillon.
Il restait, par contre, à se pencher sur le devenir des fumées chargées de poussières de métaux lourds, de silice, de soufre, substances néfastes pour l’environnement. Les responsables de VDL ont donc sollicité une nouvelle fois l'aide de l'Agence pour résoudre ce problème. Un soutien financier pour l’installation de filtres, permettant de faire passer le volume de poussières à 10 mg par m3 d’air, leur a ainsi été accordé.
Pour information, c'est la solution des filtres à manches en PTFE (polytétrafluoroéthylène, un matériau synthétique) qui a été retenue par VDL. Comparée aux filtres électrostatiques, cette technique présente des taux d’abattement supérieurs, une plus grande facilité d’utilisation et de maintenance, et, surtout, il est sobre en énergie. Avec cet équipement, l'entreprise bénéficie d’un des fours les plus performants du monde.
A l'arrivée, grâce à ce système mis en place, la quantité de poussières rejetées varie aujourd’hui, selon les mesures effectuées par l’Apave, entre 1,2 et 2,1 mg par m3. Les fumées sortant du four à 800°C sont préalablement refroidies dans une chaudière afin d’assurer une efficacité maximale et d’améliorer la durée de vie des filtres. La chaleur ainsi récupérée est revendue à l’usine Perrier sous forme de vapeur (destinée au chauffage des locaux et au nettoyage des bouteilles) ou d’électricité. Ce procédé "deux en un" évite une consommation énergétique annuelle de 450 tep.
Quant aux poussières récoltées, elles sont actuellement stockées et mises en décharge. Une étude est en cours pour les recycler dans le mélange vitrifiable.
source : Ademe