Verre : un site de recyclage ferme ses portes

Le 30/07/2013 à 14:43  

Verre : un site de recyclage ferme ses portes

 Les temps sont durs ; pas besoin de s’étendre pour s’en convaincre. Pour l’heure, l’usine Klareco, un site dédié au recyclage du verre a fermé ses portes. Ce n’est pas sans conséquence. La situation est critique, mais Recyc-Québec indique qu’il n’est pas question de donner le "feu verre" aux centres de tri de se débarrasser de leur verre en l'expédiant en décharge ou en arrêtant purement et simplement de réceptionner les déchets d'emballages en verre …

 Mai 2013 : fermeture de l’usine Klareco de Longueuil, qui avait la particularité de traiter 80 % du verre provenant des centres de tri municipaux du Québec.
Depuis lors, les déchets d’emballages en verre s'entassent et se stockent autant que faire se peut, dans les centres de tri. Recyc-Québec met tout en œuvre pour remédier à la situation d'ici l'automne, et éviter que ce verre ne soit acheminé, in fine dans des sites d'enfouissement.

«Pour l'instant, la majeure partie du verre amassé est entreposée. Nous suivons la situation de très près et nous analysons présentement toutes les possibilités», a tout récemment indiqué Mario Laquerre, directeur des programmes chez Recyc-Québec.
 Heureusement que le verre d’emballage ne représente que 10 % des matières recyclées au Québec, ce qui permet cette marge de manœuvre que de stocker en attendant d’y voir plus clair. «Leur capacité d'entreposage n'est cependant pas illimitée, alors c'est pourquoi il faudra avoir trouvé une autre usine au plus tard à l'automne», ajoute Mario Laquerre.
 Heureusement qu’un exutoire sera mis en œuvre sous peu : une usine de micronisation du verre, pour laquelle le gouvernement du Québec a annoncé des subventions totalisant 950 000 $, a en effet été annoncée quelques jours seulement après la fermeture de Klareco. Quand bien même ! Si le verre qui sera broyé et incorporé dans la production de ciment par l’industrie cimentière connaîtra un débouché certain, cette unité de micronisation ne sera pas en mesure de capter et recycler l’équivalent de ce que pouvait recycler Klareco… Aussi, même partiellement résolu, le problème demeure…

C’est ainsi que pour pallier la difficulté du moment, l’éco-organisme a versé une subvention de 450 000 $ à 2M Ressources de Saint-Jean-sur-Richelieu : une somme qui devra permettre à l’entreprise d’acquérir des équipements qui permettront à l’usine de traiter le verre de collecte sélective en plus du verre de consigne qu'elle traite déjà.
Ceci étant, malgré la réactivité de l’éco-organisme et la mise en oeuvre rapide de ces deux projets, Recyc-Québec n'a toujours pas comblé la perte liée à la disparition de Klareco : il faut encore trouver des débouchés pour 25 % du verre récupéré grâce à la collecte sélective.

Des rencontres ont eu lieu ; elles pourraient être porteuses, Mario Laquerre rappelant qu’il y a «un bon marché pour le verre, une fois qu'il est traité. On peut en faire du verre, de la fibre de verre, du sable pour le sablage au jet et il peut aussi être utilisé pour filtrer l'eau des piscines».
Pas question donc, de baisser les bras et de donner le « feu verre » aux centres de tri pour qu’ils se débarrassent de leurs déchets d’emballages en verre dans les décharges : Recyc-Québec indique que sure les 145 000 tonnes de verre qui ont été collectées en 2010, 53 % a été recyclé, les 47% restants ayant été utilisés pour le recouvrement des matières enfouies en décharge.