Vernon : « Cape » sur la fin de la collecte des déchets verts
La communauté de d’agglomération des Portes de l’Eure (Cape) a récemment confirmé, après des annonces ayant eu lieu courant 2014, qu'on arrête les collectes hebdomadaires de déchets verts sur le territoire : dorénavant, les habitants devront se rendre en déchetterie pour s'en défaire ... Il en ira de même pour les encombrants en tous genres, d'ailleurs. La réduction sensible des dotations de l’Etat en est la cause principale, ce qui en fait râler plus d'un, on l'imagine bien : les habitants concernés rappellent vertement, le règlement d'impôts dédiés à la propreté et au traitement des déchets....
En 2014, les sacs destinés aux déchets verts ont coûté 20 000 €, la collecte 300 000 €, et les ramassages des encombrants 70 000 €. Les deux services sont supprimés depuis le 1er janvier... Cette décision concerne neuf communes du territoire : en effet, jusqu'à maintenant coexistaient trois zones, sous trois régimes de collectes différents. Neuf communes bénéficiaient de ce service, tandis que les habitants des 32 autres communes se rendaient à la déchetterie pour se débarrasser de leurs déchets verts.
L’économie réalisée en 2015 se portera ainsi à environ 400 000 €. La nouvelle organisation concernant ces déchets est donc clairement budgétaire. Pour ce qui concerne le territoire qui nous occupe, la dotation de l’État au titre du fonctionnement, est passée de 9 millions d’euros en 2010 à près de 8,3 millions d’euros en 2013. « Trois millions de baisse entre 2014 et 2017. Pour cette dernière année, on nous annonce une contribution de 5,4 millions d’euros... Nous arrivons presque à une réduction de moitié ! Nous allons droit dans le mur », a déclaré le président du territoire qui craint devoir supprimer du personnel, et réduire encore les services du territoire. « Tout le monde se plaint, mais nous n’avons pas d'autre choix », regrette le président de la communauté d’agglomération, qui souhaite une « compréhension réciproque » face aux « difficultés des collectivités territoriales », car « ce n’est pas fini... ».
Les élus rappellent en effet pour se justifier et surtout expliquer concrètement le contexte, que le poste environnement/déchets est le plus onéreux pour la Cape : plus de 6 millions d’euros par an. Avec un million d’euros de dotations en moins en 2015, et 780 000 euros de coût de traitement supplémentaire à régler au Setom, qui selon plusieurs responsables, « fait payer aux communes ses erreurs catastrophiques de gestion », il est évident que les comptes étaient difficiles à équilibrer autrement. Au demeurant, le président de la Cape a demandé à ses élus une réduction de 5 % des dépenses de fonctionnement pour chaque poste « tout en maintenant l’investissement pour ne pas pénaliser les projets et les emplois », a indiqué Gérard Volpatti, qui n'a pas souhaité augmenter la TEOM, taxe à l'enlèvement des ordures ménagères (le choix était clair : supprimer ce service ou augmenter les impôts). Des propos que ne contredit pas Jean-Michel Maureille, maire de Saint-Pierre-d’Autils et vice-président en charge du dossier, qui rappelle la nécessité d'opter pour de nouveaux comportements : broyage pour faire des copeaux, paillage, compostage, mulching ...
La collecte cesse, mais les déchets restent. La Cape a imprimé un éco-guide invitant donc les habitants à réduire leurs déchets. « Les ventes de composteurs de la Cape ont été multipliés par 10 en janvier ... mais il faudra du temps pour modifier les habitudes en profondeur»