Veolia Propreté : 10 jours pour déconstruire un navire
Bartin Recycling, filiale de Veolia Propreté spécialisée dans la valorisation des déchets d’industries ainsi que le recyclage des métaux ferreux et non ferreux, exploite un chantier de déconstruction de navires au port de la Turballe, en Loire-Atlantique (44). Une belle manière de mettre en vitrine les compétences du Groupe en matière de démantèlement "propre" des bateaux...
Cette activité est liée aux plans de sortie de flotte de pêche mis en place dans le cadre de la politique européenne de la pêche (180 bateaux déconstruits en 2008). Elle préfigure la montée en puissance du démantèlement propre des gros navires civils ou militaires avec le renforcement des normes internationales.
Il faut environ 10 jours pour déconstruire un bateau de pêche en aluminium de 140 tonnes ou un chalutier de 24 mètres et 160 tonnes. Quand il est encore dans l’eau, les fluides (huiles et carburants) sont pompés et traités. A sec, les déchets intérieurs non recyclables sont évacués. Tous les éléments intérieurs en état, comme les moteurs, sont revendus pour réemploi ; l’acier ou l’aluminium sont quant à eux recyclés. La coque est découpée en tronçon à l’aide de la grue, des pinces géantes et du chalumeau au plasma. Le poids du navire, le type de moteur, le matériel présent à l’intérieur et la dépollution à prévoir conditionnent le prix de rachat à l’armateur.
2 grands opérateurs français, le Groupe Suez (Sita) et Veolia Propreté, candidats malheureux au démantèlement du porte-avions Clemenceau, ont ouvert en 2008 leurs chantiers de déconstrution de navires de pêche, activité qui exige un port adapté et des autorisations préfectorales souvent temporaires. Sita Ouest a ouvert en 2008 un site à Concarneau (29) pour les navires de pêche métalliques, bois ou plastique. 5 navires y ont déjà été déconstruits et une nouvelle demande d'autorisation est prévue dans le plan de sortie de flotte 2010 (voir notre exposé).
De son côté, Veolia propreté a ouvert la même année un site à Bassens (près de Bordeaux) avec une cale sèche de 247 mètres. En 6 mois, une trentaine de navires y ont rendu leur dernier souffle. La cale de Bassens étant temporairement indisponible, le relais a été passé depuis janvier dernier à La Turballe. Cette activité est devenue une vitrine du Groupe en matière de déconstruction navale "propre", une façon de se positionner sur le marché avant le durcissement prévu des normes pour la déconstruction de navires de commerce.
Pour plus d'informations, nous vous renvoyons à la Stratégie pour l’amélioration des pratiques de démantèlement des navires, sur le site portail de l’Union européenne.
crédits photos : Veolia Propreté