Veolia : le vert reste de mise... mais il était moins une
La mauvaise conjoncture économique en Europe pèse de tout son poids sur les résultats de Veolia. Le groupe a en effet annoncé tout à l'heure une chute de son bénéfice net de près de 98 % au premier semestre de 2013, ce qui n'empêche pas le groupe de rester confiant et de maintenir son cap. Entre janvier et juin, Veolia Environnement a réalisé un bénéfice net de seulement 4 millions d'euros, à cause principalement d'une provision de 48 millions d'euros sur son activité de déchets en Allemagne et des coûts de restructuration de 17 millions d'euros au siège du groupe.
Mais en enlevant les éléments non récurrents, les résultats sont mieux orientés: la capacité d'autofinancement opérationnelle (Ebitda) du groupe recule beaucoup moins (-7,6%), à 930 millions d'euros, tandis que le bénéfice opérationnel récurrent progresse même de 28% à 539 millions d'euros.
En Europe, "nous nous attendons à une activité assez atone ; si on ne voit pas de rebond d'activité, en revanche, on ne voit pas de décrochage non plus : on est toujours dans cette zone un petit peu molle", a notamment déclaré Pierre-François Riolacci, Directeur financier.
Ailleurs dans le monde, Veolia choisit la vigilance et tout "particulièrement" pour la Chine, où le ralentissement de la forte croissance "peut nous impacter au niveau des prix des matières premières" vendues par le groupe.
Il a en revanche affiché "la résilience assez forte" des activités du groupe à la crise économique, en dehors des déchets.
L'activité déchets, très liée aux cycles d'activité économique, affiche en effet, le plus fort recul (-5,3% à 3,98 milliards) en chiffre d'affaires, affectée principalement par la France (-4,9%) et l'Allemagne (-10,5%). L'eau est également en baisse (-4,6% à 5,0 milliards), du fait principalement des travaux et de l'activité "technologies et réseaux".
Pour ce qui est du chiffre d'affaires, il s'érode de 3,3% à 11,07 milliards d'euros. Les analystes s'attendaient à un meilleur bénéfice net (106 millions) mais à des ventes moindres (10,8 milliards), selon Dow Jones Newswires.
Dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, l'action Veolia gagnait 1,80% à 10,45 euros, dans un marché en petite hausse.
Les analystes de Citigroup ont notamment souligné l'amélioration par rapport au premier trimestre. Même si les provisions devraient se poursuivre jusqu'en 2015, "la restructuration progresse bien" selon eux.
En revanche, l'énergie (via Dalkia, entreprise partagée avec EDF) a continué à tirer Veolia avec une hausse de 3% à 1,97 milliard d'euros.
La dette, objectif principal de la stratégie menée par le PDG Antoine Frérot depuis maintenant un an et demi, s'est encore allégée légèrement, à 10,0 milliards (contre 10,1 milliards fin mars et 10,8 milliards fin décembre).
Veolia, qui poursuit actuellement un vaste plan de cessions de 6 milliards d'euros, a maintenu aujourd'hui son objectif de dette compris entre 8 et 9 milliards à la fin de l'année.
Outre le bouclage de sa baisse de participation de 50 à 40% dans son ancienne branche transport Transdev prévu d'ici fin octobre, Veolia "a entamé de manière approfondie" des discussions avec le Land allemand de Berlin pour lui vendre les 25% qu'il détient dans la régie d'eau de la capitale allemande, a également exprimé Antoine Frérot. L'allemand RWE avait vendu l'été dernier une part identique pour environ 620 millions d'euros. "Nous pensons pouvoir conclure dans les prochains mois", a ajouté le patron du groupe.
Quant à ces premiers résultats, ils "montrent que le groupe Veolia est bien engagé sur une bonne trajectoire de croissance et que notre stratégie (...) porte ses fruits"... Le groupe a d'ailleurs confirmé aussi, ses objectifs d'économies de 400 millions d'euros l'an prochain et 750 millions en 2015.
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source AFP