Veolia est reconduit pour exploiter l’UVE d’Halluin
Si le marché de délégation de service public s’achève en juillet prochain, on sait déjà que c’est Veolia qui poursuivra l’exploitation du site qui incinère 350 000 tonnes de déchets par an et ce, pour les douze ans à venir. Situé à Halluin, le centre de valorisation énergétique des déchets, exploité par Veolia depuis 2002, était jusqu'alors gros producteur d'électricité : la dérégulation des tarifs générant un sérieux manque à gagner pour la collectivité, il a été décidé de miser à fond sur la production de vapeur...
Forte de ses 85 communes rassemblant plus d'un million d'habitants, la métropole européenne de Lille poursuivra la collaboration avec Veolia pour ce qui est de l’exploitation de l’incinérateur des déchets de la MEL, Veolia étant sur les lieux depuis 2002. Loin d’être boudée, la perspective d’exploiter cette unité, Antares, située à Halluin, a attiré sept candidats : Séché Environnement, Tiru, Urbaser Environnement, la Cnim, l’association Seve-MVV Umwelt-Semariv, Suez, et Valnor (Veolia) qui pour le coup s’est associé à Idex, le spécialiste des réseaux de chaleur n’étant pas pour rien dans l’obtention du marché.
En effet, si l’unité d’incinération produit de l’électricité de longue date, la nouvelle tarification de cette énergie verte (dérégulation des tarifs de l’électricité) aurait permis à EDF de revoir ses tarifs de rachat à la baisse : à la clé, une perte de revenus de l’ordre de 4´millions d’euros pour la communauté, d’où la nécessité d’opter pour d’autres pistes de valorisation à partir de la combustion des déchets. La production de vapeur devenait alors une évidence, d’autant que selon les techniciens, il est moins complexe d’injecter de la vapeur dans des réseaux de chaleur, que de faire tourner des turbines pour produire de l’électricité…
L’unité continuera donc de produire de l’électricité mais dans des quantités bien moindres, au bénéfice d’une production maximale de chaleur, pour les douze ans à venir, durée du marché qui vient d’être octroyé au tandem "Veolia Idex" qui opèrera sous une bannière commune, Covalys, une co-entreprise détenue à 65% par Veolia, à travers sa filiale Valnor, et 35% par Idex. A la clé, ce contrat représente un chiffre d’affaires cumulé de 295 millions d’euros et permet à la métropole de franchir un pas important vers la transition énergétique : l’énergie générée par le traitement thermique des déchets ménagers alimentera à terme, deux réseaux de chaleur urbains à Roubaix et à Lille.
L’incinération à très haute température (850 °C) dans 3 lignes de four garantit une combustion complète qui génère plus de 650GWh/an d’énergie, soit l’équivalent des besoins annuels en chauffage de plus de 70 000 logements (jusqu’alors l’énergie était seulement utilisée pour couvrir les besoins de l’usine et produire de l’électricité. Désormais, 40% de l’énergie produite alimentera directement les réseaux de chaleur urbain R-énergie de Roubaix et Résonor de Lille).
«Le succès de notre offre auprès de la Métropole Européenne de Lille marque notre capacité à proposer des solutions performantes et nouvelles aux collectivités, pour les accompagner dans le développement d’une économie circulaire à l’échelle locale », a souligné Bernard Harambillet, Directeur Général de l’activité, étant entendu que « l’expertise conjuguée de Veolia et d’Idex, qui gère déjà aujourd’hui 50 réseaux de chaleur en France, a été déterminant pour apporter les garanties nécessaires à la Métropole Européenne de Lille», complète Thierry Mourot, Directeur Général Délégué Nord d’Idex.
La nouvelle donne passera par la création d’une véritable autoroute énergétique : le réseau calorifugé de grosse capacité conçu pour relier Antares aux deux réseaux de chaleur (dont le mise en service complète est programmée pour fin 2020) sera l’un des plus longs réseaux de transport d’énergie mis en service en France. Son tracé (qui suit des axes routiers ou des voies vertes) sur 19 kilomètres a été soigneusement étudié pour minimiser les impacts pour les habitants lors de la phase travaux.