Valorisation HAU : YellowBio et son recyclage bien huilé...
Sita Sud Ouest annonce la création de YellowBio, une offre dédiée aux industriels de l’agroalimentaire et aux restaurateurs pour le recyclage de leurs Huiles Alimentaires Usagées (HAU). Répondant au renforcement de la règlementation sur les biodéchets, celle-ci assure la collecte et met en œuvre une valorisation énergétique des huiles alimentaires sous forme de biocombustible. Ce dernier sera utilisé, en substitution d’énergies fossiles, dans des installations industrielles : fours, cimenteries, chaufferies... YellowBio concentre, pour son démarrage, son activité en Gironde, en Charente et en Charente Maritime. A moyen terme, la société opérera dans toute la grande région Sud-Ouest, dont le gisement de production annuelle d'huiles usagées est estimé à près de 11 000 tonnes. Investissement global pour la création et le lancement de l'activité (réalisation du process, travaux d'installation...) : près d'1 millions d'euros...
YellowBio a été créée en février dernier, sous la forme d’une filiale commune de Sita Sud Ouest et de ADS, l’une des sociétés d’Arnaud Chedhomme (un industriel bordelais de l’agroalimentaire), spécialisée dans la collecte des HAU. Cette association permet à la société de bénéficier du retour d’expérience d’ADS sur la collecte des huiles alimentaires. De son côté, Sita Sud Ouest apporte à YellowBio sa maîtrise de la collecte des déchets ainsi qu’un appui logistique à travers une flotte de véhicule opérationnelle. La société bénéficiera ainsi du maillage de sites dont dispose Sita sur tout le territoire du Sud-Ouest, qui seront autant de points de stockage "relais" des fûts d’huiles.
L'offre développée par YellowBio répond à un renforcement de la règlementation concernant les HAU. En effet, depuis le 1er janvier dernier, les gros producteurs de biodéchets, notamment d’huiles alimentaires usagées, ont l’obligation de les valoriser (voir notre brève). Cette obligation va s’étendre, dans les années à venir, à un nombre croissant d’entreprises. Ces dispositions, prévues par l'article 204 de la loi Grenelle 2, ont fait l’objet du décret n°2011-828 du 11 juillet 2011. Portant diverses dispositions relatives à la prévention et à la gestion des déchets, il stipule que tout producteur ou détenteur d’une quantité importante de biodéchets, sera tenu d'en assurer le tri à la source en vue de leur valorisation. Sont concernées dès 2012 les entreprises produisant plus de 1 500 litres d’HAU par an, et l'obligation s'étendra progressivement à celles produisant plus de 60 litres en 2016.
"A tous les niveaux de son activité, YellowBio s’emploie à mettre en œuvre les techniques et les technologies les plus modernes et les plus efficaces, au bénéfice de ses clients. Cette démarche d’innovation se traduit notamment dans son activité de collecte", indique la société. Cette dernière développe pour ses clients un service intégré de conseil et d’installation pour des modes de collecte adaptés à chaque client, en fûts ou par pompage. L’hygiène et la propreté des contenants mis à disposition des restaurateurs étant particulièrement importantes, YellowBio va assurer un nettoyage garantissant la désinfection totale des contenants à chaque utilisation, afin de garantir un état impeccable des fûts. Par ailleurs, la société a prévu des équipements innovants de traçabilité qui permettront à ses clients de suivre, en temps réel, sur un site web, le parcours de leurs huiles. Pour cela, à moyen terme, chaque fût sera équipé d’une étiquette "intelligente" qui sera scannée à chaque déplacement. Une étude sur la RFID (Radio Frequency Identification) est actuellement en cours pour déterminer le système le plus adapté.
Dans les faits, YellowBio propose à ses clients une valorisation énergétique de leurs HAU en les transformant en biocombustible industriel. Avant d’être utilisées en tant que tel, celles-ci doivent tout d’abord être prétraitées. La société va assurer elle-même ce prétraitement indispensable sur un site en cours de réalisation à Villenave d’Ornon (33), au cœur de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), participant au passage à la réhabilitation d’une friche industrielle. Ces installations seront opérationnelles dès le mois de novembre 2012. La performance du process de prétraitement des huiles collectées représente un élément fort de ce projet industriel : l'installation assurera la filtration et la décantation des HAU. Sa capacité prévisionnelle est de l’ordre de 200 à 300 m3 d’huiles traitées par mois. "La possibilité d’utiliser ces huiles comme combustible industriel dépend de la qualité de ce process", souligne YellowBio.
Au final, les huiles collectées et prétraitées par la société seront utilisées comme combustibles sur des sites industriels locaux (fours, cimenteries, chaufferies...) ; les essais de combustion vont prochainement démarrer en chaufferie. Les HAU pourront également servir à l’alimentation d’installations de cogénération, toujours en substitution d’énergies non renouvelables. YellowBio conduit actuellement toutes les études et tests nécessaires à l’homologation de ses huiles en tant que biocombustible industriel. L’utilisation d’une huile alimentaire usagée, après traitement, dans des installations de combustion (chaudière, four...) nécessite en effet que ce déchet soit homologué en tant que combustible commercial. Pour information, les conditions requises pour qu’un déchet soit assimilable à un combustible commercial sont les suivantes : connaissance des caractéristiques du produit (provenance, traçabilité, aspect...) ; connaissance parfaite des caractéristiques physico-chimique et toxicologique ; connaissance des gaz issus de la combustion ; produit de composition constante dans le temps ; validation par la DREAL.