Valorisation et recyclage du CO2 : quelles pistes ?
IFP Energies Nouvelles (IFPEN - voir notre article) annonce le lancement d'un programme de recherche dans le domaine de la valorisation du CO2 visant à identifier le potentiel des différentes voies technologiques, leurs enjeux économiques et environnementaux, ainsi que les verrous scientifiques à lever. Rien que ça...
Déjà évoquée à plusieurs reprises dans notre journal (voir notre article), la valorisation du CO2 consiste à transformer ce dernier en matière première pour différentes industries (chimie, agroalimentaire...) ou en carburant. L'enjeu est double : recycler ce gaz en réduisant la consommation de matières premières fossiles et contribuer à en réduire les émissions. La valorisation du CO2 vient ainsi compléter les autres solutions actuellement en développement : sobriété et efficacité énergétiques, captage et stockage géologique, développement des énergies renouvelables...
Les voies de transformation chimique et biologique du CO2 sont nombreuses, ainsi que les débouchés industriels. IFPEN étudie déjà certaines de ces voies de valorisation, parallèlement à ces travaux dans le domaine du captage-stockage du CO2 (voir notre article). Pour cela, l'organisme s'appuie sur ses compétences en catalyse, génie des procédés, analyse environnementale et économique, et biotechnologique. A partir des données technico-économiques issues de ces travaux, IFPEN souhaite évaluer avec les acteurs industriels de différents secteurs les opportunités de développements technologiques. Enjeu principal : identifier en commun les solutions d'avenir les plus compétitives, en recherchant leur efficacité énergétique, environnementale et économique maximales.
IFPEN propose une approche globale pour l'analyse des différentes filières de valorisation. Celle-ci devra ainsi prendre en compte un certain nombre de critères environnementaux et technico-économiques : valeur de marché du CO2, variabilité du coût de l'électricité, volume de CO2 pouvant être traité, accès au CO2, concentration et pureté du CO2... La possibilité d'utiliser de l'énergie non émettrice de GES et à bas coût pour transformer le CO2 est également un élément déterminant pour garantir la rentabilité et la valeur environnementale de sa valorisation. Le modèle économique à élaborer doit aussi s'appuyer sur des critères géographiques, à savoir la localisation des sites émetteur de CO2 et des sites potentiel de transformation. La rentabilité des systèmes dépendra notamment de la proximité de ces sites et des synergies économiques et techniques rencontrées entre les différents acteurs. Objectif : parvenir à mettre en place un système optimisé, une économie circulaire où "le déchet de l'un deviendrait la matière première de l'autre".
En rapport avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Innovation : un plastique à partir de CO2 en Norvège.