Valorisation du biogaz : l'innovation BioGNVAL

Le 08/06/2016 à 15:07  
Valorisation du biogaz : l’innovation BioGNVAL
 Le mois dernier, le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) et Suez ont présenté, sur l’usine de Valenton (Val-de-Marne), l’innovation BioGNVAL, qui permet de transformer une partie des eaux usées d’Ile-de-France en biocarburant liquide, via la valorisation du biogaz issu de leur traitement…

 L’usine de Valenton est l’une des plus grandes d’Europe, traitant chaque jour les eaux usées produites par près de 9 millions de franciliens (800.000 m3 d’eau/jour). Le démonstrateur industriel BioGNVAL est le premier en France à valoriser le biogaz issu du traitement des eaux usées en biocarburant liquide (BioGNL), une énergie renouvelable, facilement stockable et transportable. Cette innovation est rendue possible par le procédé de cryogénie développé par Cryo Pur, qui permet d’épurer le biogaz en séparant ses composés (méthane et CO2) pour produire du biométhane, puis de le transformer en biocarburant liquide.

 Soutenu par le Programme Investissements d’Avenir de l’Ademe (voir notre article), ce projet lancé en février 2013 par le SIAAP et Suez, exploitant de la station de Valenton, visait à démontrer la faisabilité technico-économique à grande échelle de la production de gaz méthane liquide à partir de biogaz, afin de développer la filière au niveau mondial.

 Le projet BioGNVAL, aujourd’hui finalisé, démontre que l’on peut produire grâce à nos eaux usées un carburant propre qui n’émet pas de particules fines et qui réduit de 50% les émissions sonores et de 90% les émissions de CO2 par rapport à un moteur fonctionnant au diesel. Le démonstrateur industriel permet de traiter près de 120 Nm3/h de biogaz, de produire 1 tonne/jour de BioGNL (2 pleins de poids lourd). Les tests effectués démontrent que les eaux usées de 100.000 habitants permettraient de produire suffisamment de BioGNL pour alimenter 20 bus ou 20 camions.

usine de Valenton Facilement stockable et transportable, puisque la liquéfaction permet de réduire son volume par 600, le BioGNL offre de nombreux débouchés. Il peut être utilisé pour le transport de personnes et marchandises longue distance (poids lourds, camions et bus) ou être mis à la disposition de stations-services ou d’industriels qui peuvent l’utiliser en substitution de combustible fossile. Il constitue aussi une solution complémentaire pour valoriser le biogaz issu des stations d’épuration lorsque ce dernier ne peut être facilement injecté au réseau de distribution de gaz naturel (la réglementation française autorise l’injection de biométhane issue des stations d’épuration dans le réseau de gaz naturel depuis juillet 2014), notamment pour des raisons de distance.
 La directive européenne 2009/28/CE a fixé un objectif d’incorporation de 10% d’énergies renouvelables dans le secteur des transports à l’horizon 2020. La production et distribution de BioGNL en substitution de combustible fossile s’inscrit donc dans la continuité d’une dynamique de développement des énergies renouvelables, encouragée par les autorités françaises, européennes et mondiales. Le SIAAP encourage activement le développement de ce biocarburant. Il présente des atouts majeurs pour les territoires : c’est à la fois un levier pour l’indépendance énergétique des territoires et une solution pour lutter contre le changement climatique.
 Pour Suez, cette technologie d’avenir renforce son positionnement sur le marché du biogaz en France et à l’international en permettant de proposer une nouvelle forme d’énergie locale et renouvelable aux collectivités et aux industriels. Le Groupe est pionnier et leader de la production et de la valorisation de biométhane issu des eaux usées en France et dispose de nombreuses références avec près de 170 installations de méthanisation sur ses usines de traitement d’eau et de déchets dans le monde entier. Il ambitionne d’augmenter sa production de biogaz de 30 à 50% d’ici 5 ans.