Une traversée 100% écolo pour le Plastiki
Lundi 26 juillet accostait dans le port de Sydney un bateau tout à fait original. En effet le Plastiki, conçu, imaginé et piloté par David de Rotschild, est composé de déchets en plastiques recyclables. Après avoir largué les amarres le 21 mars dernier depuis San Francisco (Etats-Unis), il a parcouru plus de 15 000 km pour arriver en Australie 4 mois plus tard. Le but de cette expédition? Sensibiliser le public sur les macrodéchets qui polluent nos mers et océans. Une action militante qui est pour le moins inhabituelle et innovante...
Long de 18 mètres, ce radeau-catamaran a été conçu et imaginé par David de Rotschild, l'un des héritiers de la célèbre famille de banquiers. Il est donc parti à l'aventure, avec six autres membres de l'équipage, à bord du Plastiki constitué de bouteilles en plastique recyclé (voir Recyclage : des bouteilles à la mer). Le bateau s'est approvisionné grâce à des éoliennes, des panneaux solaires, du vent ou de turbines marines ainsi que des générateurs alimentés par des vélos. Il ne consommait donc que de l'énergie renouvelable et l'équipage a également recyclé de l'urine en eau potable. Il y avait même un mini-potager à bord! Pour que le projet puisse faire passer au mieux son message le bateau lui-même offrait donc une image totalement écolo. En ce qui concerne sa confection, le plastique utilisé appelé Setex a été assemblé avec de la colle organique composé de noix de cajou et de sucre de canne. Il flotte, à 65% , grâce aux bouteilles recyclées...
L'objectif de cette expédition était bien sûr d'alerter la population sur les dangers générés par le rejet de déchets dans la mer. En particuliers leur masse importante et ses effets négatifs sur l'écosystème marin et à terme toute la chaîne alimentaire. David de Rotschild déclarait récemment "Vous êtes au milieu de nulle part et, là, vous voyez...des plastiques. Ils se dégradent à la lumière, deviennent de plus en plus petit jusqu'à pouvoir être absorbées par les poissons", et sont ensuite mangés par les humains. C'est un cercle vicieux. Par ailleurs, dans le contexte dramatique de la marée noire, qui sévit toujours aux Etats-Unis, le message portant sur la pollution des mers et des océans résonne encore plus fortement. Même si les pollutions maritimes peuvent être de nature diverses et variées (pétrole, médicaments...), le plus grand problème reste le plastique...L'expédition envoie donc un message fort à l'intention du grand public sur la dangerosité des macrodéchets.
C'est après avoir lu un rapport des Nations Unies sur les écosystèmes océaniques que David de Rotschild a dit-on décidé d'entreprendre un tel voyage. L'expédition du Plastiki est donc une action militante d'importance et qui souhaite mettre fin au rejet de déchets plastiques sur les plages, dans les ports...En pleine période de vacances, le message est susceptible de trouver un écho parmi les vacanciers. Et pour ceux qui y sont, le bateau va rester un mois à Sydney au pied du Musée de la marine et sera ouvert au public.
Pour plus d'information, le blog de l'expédition ici, et notre article sur les macrodéchets ici.