Une STEP de type végétal : en vert et contre tout

Le 12/02/2008 à 13:24  

Une STEP de type végétal : en vert et contre tout

Station d'épuration de type végétal de Vézins Roseaux, lagunes, bambous… Du vert partout : la nouvelle station d’épuration de type végétal de Vezins, près de Cholet en Loire atlantique, a en effet été conçue afin de remédier à la surcharge hydraulique et organique de l’actuelle station dont la conception ne permettait plus de traiter efficacement la totalité des effluents de la commune.
Dimensionnée sur une charge de pollution estimée, à l’horizon 2020, à 2280 EH (équivalent-habitant)*, elle a été mise en eau en décembre 2007, un peu plus d’un an après le début des travaux et inuagurée en janvier 2008...

La Communauté d’Agglomération du Choletais ouvre une station d’épuration de type végétal à Vezins. Inauguré en janvier 2008, cet équipement innovant entre dans le cadre du projet de rénovation de l’ensemble des stations d’épuration de l’agglomération d’ici fin 2011. Premier de cette capacité en France, il inscrit le Choletais dans une dimension européenne de développement durable

Cet équipement d’un type nouveau s’intègre parfaitement dans le paysage et se définit comme une réalisation écologique, économique et innovante.

L’originalité de la filière de traitement, qui associe la trilogie roseaux, lagunes, bambous, et la capacité EH* de la station d’épuration de Vezins en font aujourd’hui la 1ère station d’épuration végétale de ce type en France.

Cet équipement utilise, en effet, une filière de traitement originale composée de trois concepts épuratoires successifs permettant le rejet d’une eau de qualité dans la rivière de l’Evre :

3 filtres plantés de roseaux de 960 m2 chacun, qui épu­rent la majeure partie des effluents “ frais ” répartis sur la surface

3 lagunes de 4 000 m2 chacune assurant un traitement complémentaire sur les paramètres azote et phosphore.

une bambouseraie d’environ 11 000 m2 qui assure le trai­tement tertiaire sur le phosphore.

- Station d'épuration de type végétal de Vézins -

Station d'épuration type végétal de Vézins

Inscrivant le projet de l’agglomération dans une démarche de développement durable, le dispositif d’assainissement de la station d’épuration végétale de Vezins est, à plus d’un titre, naturel, simple et écologique :

il s’intègre parfaitement dans le paysage.

il est peu consommateur d’énergie et n’utilise pas de réactif chimique, pour des performances de traitement comparables à celles des installations classiques et des coûts d’exploita­tion réduits,

les boues sont minéralisées directement sur les filtres plan­tés de roseaux pendant une dizaine d’années avant d’être valorisées en compostage avec des déchets verts ou en épan­dage sur les terres agricoles,

un fauchage partiel des roseaux et des bambous chaque année permet de réutiliser ces végétaux en compostage (ro­seaux) et dans l’artisanat (bambous)...

- La technologie du Bambou Assainissement® -

Si la station d’épuration végétale de Vezins adopte, avec une filière de traitement trilogique (roseaux, lagunes, bambous), un process tout à fait novateur, ce dernier se distingue plus particulièrement à travers le positionnement tertiaire d’affinage* par le bambou.

La technologie du Bambou Assainissement® proposée par PHYTOREM® est un procédé de phytoremédiation sur sol en place (dépollution et épuration par les plantes sans apport de matériaux extérieurs) qui utilise les propriétés épuratrices du bambou géant.

En effet, le bambou est une plante particulièrement bien adaptée à l’épuration des eaux usées. Son système souterrain de rhizomes et racines forme un maillage dense qui favorise le développement de bactéries capables de dégrader les polluants contenus par les effluents en leur apportant l’oxygène dont elles ont besoin.

Les matières minéralisées (dégradées) constituent la nourriture des bambous. Elles sont prélevées par les bambous pour leur croissance et leur développement.

Une fois par an, de nouvelles pousses apparaissent. Une fois sortis de terre, les chaumes de bambous atteignent leur taille adulte en deux mois, soit jusqu’à douze mètres de hauteur pour les espèces présentes ici.

Afin de maintenir une efficacité maximale de traitement, les bambous sont coupés à l’âge de quatre ans. C’est l’âge de ma­turité du chaume qui a alors atteint son pic de croissance et de consommation des minéraux.

Les chaumes des bambous sont ensuite valorisés dans différentes filières : fabrication de meubles, d’objets de décoration, réalisation de lames de parquets, utilisation en bois énergie.

Grâce à ses qualités exceptionnelles (imputrescibilité, grande souplesse, dureté quatre fois supérieure à celle du chêne), le bois de bambou est un matériau très recherché et de plus en plus utilisé.

Enfin son importante biomasse (chaumes et feuilles) participe du stockage de carbone (gaz à effet de serre) dans des propor­tions très importantes : de 20 à 40 tonnes de CO2/hectare de bambouseraie/an.

*Affinage : épuration des eaux avant rejet.

La sensibilité du milieu récepteur que constitue la rivière de l’Evre a nécessité une attention particulière à la conception des ouvrages afin d’assurer un traitement très poussé des effluents avant leur rejet, tout en garantissant une période de non rejet vers la rivière pendant 3 mois de l’année (période estivale). Tous éléments pris en compte par le groupement de maîtrise d’oeuvre, PÖYRY Environnement – S.I.N.T., et les constructeurs, SOGEA Atlantique et PHYTOREM.

Un protocole de suivi technique a été élaboré avec l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, co-financeur à hauteur de 41% avec le Conseil Général de Maine-et-Loire (15%) de cette réalisa­tion estimée à 1,3 millions d’euros.

Cette opération de travaux s’inscrit dans une démarche am­bitieuse engagée par la Communauté d’Agglomération du Choletais pour moderniser ses installations de traitement des eaux usées afin d’être en permanence en conformité avec la réglementation en vigueur et réduire les coûts d’entretien et de fonctionnement des installations vétustes.

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*Equivalent habitant (EH) : Unité de mesure permettant d’évaluer la capacité d’une station d’épuration. Cette unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour.