Une filiale d’Areva condamnée pour pollution
Le tribunal correctionnel de Narbonne vient de condamner la société Comurhex (filiale du Groupe industriel Areva) pour pollution des eaux. L’usine de conversion de l’uranium naturel en combustible pour les centrales nucléaires a été sanctionnée pour ses négligences graves dans l’exploitation d’un site industriel très dangereux (de type Seveso II), qui se sont traduites par des dommages à l’environnement et des risques sanitaires...
En août 2009, une fuite émanant d’un tuyau corrodé sur le site exploité par la société Comurhex a provoqué le rejet d’effluents toxiques et causé une pollution des eaux voisines. Différentes substances dangereuses, dont de l’ammonium, ont été en effet rejetées, provoquant une mortalité importante des poissons et la suspension, par précaution, de la pêche en aval pour des motifs sanitaires.
"De nombreux incidents avaient déjà eu lieu sur le site et, lors de cette pollution, l’entreprise s’est efforcée d'en faire disparaitre toute trace et s’est bien gardé d’alerter immédiatement les services de l’Etat, comme l’exige pourtant la réglementation pour permettre aux pouvoirs publics de prévenir tout danger pour la santé et l’environnement. De telles négligences sont gravissimes et ne peuvent se répéter lorsque l’activité représente de tels niveaux de dangers", souligne Maryse Arditi, Présidente de l’association ECCLA qui était partie civile aux côtés de France Nature Environnement.
La décision rendue ce vendredi 16 décembre a sanctionné pénalement la société qui avait, du fait de ses graves négligences, causé une importante pollution du milieu. Elle a été condamnée à 60 000 euros d’amende (dont 20 000 euros avec sursis), ainsi qu’à la publication du jugement. Alors que le site web d’Areva met en avant le "Trophée de l’Environnement" que l’Union des Industries Chimiques vient de décerner à la société Comurhex, il est bon ton de rappeler que communication ne rime pas toujours avec exemplarité...
"Les associations approuvent cette condamnation de Comurhex dont le manque de précaution et de réactivité n’est pas resté impuni, à l'heure où la maîtrise des risques nucléaires est au cœur du débat public et reste largement à démontrer. La justice n’est pas dupe, comme elle l’a aussi démontré lors de la condamnation de la société Socatri, autre filiale d’Areva, en septembre dernier pour des faits de même nature [voir notre article]", indique Raymond Léost, Responsable du réseau juridique de FNE.