Un nouveau combustible, en recyclé, « fort de café »

C'est l'histoire d'un déchet, somme toute banal, savamment transformé, qui peut se révéler tout à fait intéressant pour se chauffer... pour autant que l'on dispose d'une cheminée. A base de petit noir, ayant nécessité trois ans recherche, les bûches concoctées à partir du marc de café, constituent une énergie renouvelable, qui émet 10 fois moins de monoxyde de carbone que le bois et quatre fois moins de suée de goudron...
Voilà un combustible industriel promis à un bel avenir : proposé par Smart & Green, lancé il y a un près de deux ans, il séduit de plus en plus d'utilisateurs, et pour cause. Initiée par une quadragénaire, ancienne responsable marketing dans l'agroalimentaire, licenciée, en quête d'idées nouvelles et sensible au recyclage, l'idée initiale a fait son chemin...

En 2011, elle créé sa société, Smart & Green, et c'est le début d'une belle aventure... qui démarre avec des travaux menés en collaboration avec le département combustion de l'Université de Technologie de Compiègne. « On a pensé avoir besoin de 18 mois environ, pour mettre au point le procédé. Il aura fallu trois ans : concevoir le produit n'a pas été trop complexe ; développer le process industriel a nécessité en revanche beaucoup de temps ». Il faut dire qu'avant elle, personne n'avait défriché ce nouveau marché en France, et que brûler du bois n'est pas la même chose que de brûler du marc de café, même si dans les deux cas, la bonne vielle cheminée reçoit en son foyer, le combustible... Une fois mis au point, c'est le début du succès : sitôt brevetée, en 2014, la bûche rafle la Médaille d'or du concours Lépine.

Ce combustible est prêt à l'emploi et selon sa conceptrice, chauffe autant que quatre bûches de bois, pour une durée de chauffage de deux heures. A cela s'ajoute qu'il ne manque pas d'atouts : dix fois moins de monoxyde de carbone, cinq fois moins de CO2 que le bois, quatre fois moins d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui ont ont pour sale effet d'encrasser les conduits de cheminée.
Valérie Grammont s'approvisionne auprès des fabricants de capsules et des distributeurs automatiques de boissons, qu'elle libère de ces déchets en prenant en charge la logistique d'évacuation. Cette matière est transférée dans une ferme francilienne (en sous-traitance) qui a pour mission de sécher le marc, à l'aide de la machine conçue avec l'Université de Compiègne, et financée par l'entreprise. A la suite de quoi, la fondatrice de Smart & Green, fournit du travail à des entreprises adaptées, en confiant à des personnes handicapées, le soin d'emballer les bûches

