Un label pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets
Quand le ras le bol des petits tas déposés deci delà s'affiche, qu'il s'agit de lutter contre la multiplication des dépôts sauvages avant qu'ils ne deviennent une plaie sur un territoire, que l'inventaire des déchets en question met en évidence une origine souvent professionnelle, de deux choses, l'une : on peut traquer les peu scrupuleux et les verbaliser pour autant que l'on ait des preuves tangibles, ou bien mettre en valeur les entreprises qui jouent le jeu en amenant leurs déchets dans les centres qui leurs sont destinés... C'est le choix pour lequel a opté une collectivité francilienne, le Sivom...
Dans le cadre d'une sorte de ménage de printemps organisé en début avril afin de traquer les déchets, le constat qui s'est imposé a confirmé l'amplitude du problème posé. Ainsi sur la RN6, entre Montgeron et Brunoy, le nettoyage par 650 bénévoles de cette portion de route a permis de « récupérer »10 tonnes... en quelques heures seulement : à l'inventaire, les déchets du BTP pesaient de tout leur poids.
Lassé de constater le nombre de dépôts sauvages dont certains n'ont rien d'anodins, qui défigurent le territoire, le Sivom (syndicat intercommunal pour la valorisation des ordures ménagères de la vallée de l’Yerres et des Sénarts) souhaite tester une certification destinée à valoriser les artisans qui acheminent leurs déchets là où il faut, c'est à dire en déchetteries : le label « artisan écoresponsable », qui pourra figurer sur les devis, factures et outils de communication, a pour objectif de mettre en avant et de mieux faire connaître ces entreprises qui travaillent en respectant toutes les régles de l'art, ce qui va jusqu'au dépôt des déchets générés par leurs activités, en acquittant ce qui est dû pour qu'ils soient traités dans les meilleures conditions.
Il est désormais plus que nécessaire, pour les élus, de distinguer les bons (majoritaires), des escrocs qui non seulement facturent un service sans jamais se rendre en déchetteries, mais souillent les territoires tout en détériorant l'image globale de l'ensemble de la profession.
Aussi, on a recensé via les déchetteries, les entreprises qui les fréquentent afin d'établir un listing ; ces entreprises ont ensuite été contactées et informées de la démarche. Damien Allouch, conseiller départemental (PS), adjoint au maire de Boussy-Saint-Antoine et membre du comité syndical du Sivom estime non seulement que les clients doivent pouvoir être certains que la prestation payée est effectuée, mais qu'ils peuvent aussi, en qualité de consommateurs, choisir de se rapprocher des entreprises qui travaillent honnêtement, ce que le label attestera, étant entendu que favoriser ces artisans c'est aussi participer à la pérennité de ces structures.
Il ne fait aucun doute que l'idée est originale (peut être sera-t-elle dupliquée sur d'autres territoires) et mérite d'être saluée, ce que n'a pas manqué de faire la FFB locale, par la voix de son président, Fabien Daurat, qui a obtenu afin d'aider cette vaste entreprise consistant à diminuer ces dépôts de déchets, des horaires plus souples concernant l'accès aux déchetteries du Siredom, pour les artisans.