Un centre de remise en forme : pour terres malades uniquement

Le 30/09/2009 à 17:55  

Un centre de remise en forme : pour terres malades uniquement!

Stockage de terres polluées Le 26 octobre 2009, à la Brosse-Montceaux, commune rurale à côté de Montereau (77), s’ouvrira le premier centre de phytorestoration - dépollution par les plantes des matières polluées. C’est un événement à n’en point douter puisqu’il s’agit d’une première mondiale…

On connaissait les ratons laveurs. Il faudra désormais compter avec les plantes laveuses et même « transformeuses », au service de la dépollution des terres…

En rachetant une ferme de 104 hectares, Phytorestore a équipé ce site expérimental des dernières technologies de dépollution par les plantes, mises au point par sa R&D :
phytolixiviation des polluants grâce aux racines de plantes laveuses de pollution : iris, scirpes, carex, roseaux…
phytofixation et phytotransformation des polluants non bio-dégradables, grâce aux plantes transformeuses comme les joncs, baldingère, salicaires, lysimaques… qui transforment dans des filtres de tourbes, les traces métalliques mobiles en éléments métalliques stables.

« Notre approche est en complète rupture avec les solutions anglo-saxonnes classiques qui privilégient, quant à elles, la phytoextraction (les plantes mangeuses de pollution) et la phytostabilisation (les plantes cacheuses de pollution) », nous a expliqué Thierry Jacquet, président fondateur de la société Phytorestore

« Comme les plantes utilisées par l’entreprise ne "mangent" pas les pollutions, elles sont entièrement réutilisables pour de nouveaux usages et prêtes à devenir bio-carburants, matériaux combustibles pour les chaudières ou encore isolants dans la construction (panneaux isolants, parpaings naturels) », poursuit-il.

Plantes dépolluantes Ce centre de remise en forme des sols pollués traitera, dans un premier temps, les déchets riches en matières organiques (boues de curage, produits de fosses sceptiques, boues de curage de réseaux, boues urbaines etc…) pour rentrer dans les réglementations limitatives existantes. À terme, la Bioferme a pour objectif d’être une alternative pour la ressource précieuse qu’est un sol de culture, en offrant une solution de restauration aux modes opératoires destructifs actuels (incinération, enfouissement des sols pollués).

La Bioferme cultivera des produits réutilisables dans les Jardins Filtrants(r) pour le traitement de l’eau de l’air et des sols pollués
La bioferme accueille ainsi une pépinière de plantes uniquement dédiées à la dépollution. C’est une première mondiale. L’ouverture de ce centre est le commencement de nouvelles approches en matière de dépollution par les plantes : la Bioferme est l’occasion de penser de nouvelles filières de biomasses végétales.

« Le développement de ces solutions constitue une sorte de révolution du moins sur le long terme pour les villes de demain. Non seulement les espaces verts urbains classiques pourront organiser sur place des boucles écologiques de ressources précieuses, pour l’eau, les sols, l’air et l’énergie. Mais en plus, ces jardins produiront des biomasses valorisables qui pourront un jour payer ce service assainissement dans les pays et population les plus démunies», a conclu Thierry Jacquet.