Turin médaillée pour son respect de l’environnement
D’aucuns se plaignent que la neige ne tombe guère sur Turin depuis le début des Olympiades : normal. Les organisateurs ont tout mis en place pour que les Jeux soient verts…
Klaus Topfer, ancien ministre de l’environnement allemand, aujourd’hui Président du Programme des Nations Unies pour l'Environnement a fait le déplacement et a complimenté l’organisation : « ces Jeux sont les plus respectueux de l'environnement de l'histoire »… Au lendemain de l’anniversaire de l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, ce compliment valait de l’or…
De fait, Torino 2006 est le premier grand événement sportif qui s'engage à compenser ses émissions de gaz à effet de serre. « Nous estimons que l'équivalent de 120 000 tonnes de CO2 seront produites pendant la préparation et le déroulement des Jeux »… , a expliqué Paolo Revellino, responsable du développement durable des JO. Cette production non souhaitable « sera compensée à moyen terme grâce au financement de projets qui favorisent l’économie d'énergie : 5 millions d'€ sont budgétés pour mettre en œuvre cette initiative, baptisée Hector" (traduisez :Héritage Climat Torino).
Au départ de cette course contre la pollution, « un relevé environnemental complet des sites occupés par les Jeux a été établi : il a permis de tout mettre en œuvre pour limiter autant que faire se peut, les dommages. A la suite de quoi, aménagements et constructions ont été réalisés selon les normes ISO 14001 et EMAS (de l'Union européenne), ce qui constitue une première olympique »…
Ainsi, 38 % des produits achetés par le comité organisateur sont certifiés écologiques, notamment par Eco-label. Grâce à ses panneaux solaires, le principal village olympique consomme 40% seulement de l’énergie normalement nécessaire pour ce type d’infrastructure. La collecte sélective est mise en place : des conteneurs pour les matières organiques, le verre, le papier, le plastique se répartissent sur l’ensemble du territoire occupé par les Olympiades...
Car les organisateurs sont lucides et savent pertinement qu'on peut trouver "de tout" dans les bacs. L’objectif escompté consiste à recycler 68 % des matières sèches et organiques qui seront ainsi collectées et de récupérer le reste, soit 32 % (des 1 600 tonnes de déchets qui seront produites) pour les transformer en combustible.
Et ce n'est pas tout : l'organisation des jeux a choisi une pente dont l'inclinaison ressemble à celle d'un saut à ski pour ne pas avoir à excaver. Les pistes font face au nord pour s'assurer que la neige ne fonde pas au soleil...
Si l'association écologiste italienne Legambiente, qui compte 100 000 membres, juge les efforts insuffisants, la WWF félicite l'initiative et considère à sa juste valeur l'effort environnemental de Torino 2006.
La compétition est donc ouverte et Vancouver 2010 aura du pain sur la planche pour battre le record détenu par l'Italie...