
Le clan Ben Ali n’en a pas fini de faire couler de l’encre. Pour l’heure, sur les 320 affaires de corruption présumée au profit du clan de l’ex président, l’une concerne le marché des déchets de Tunis, attribué au spécialiste des ordures ménagères, Pizzorno environnement. Le moins que l'on puisse dire dans l'immédiat, est qu'on y va pas de main morte dans le cadre de ces opérations mains propres...
La Commission d’investigation sur la corruption et la malversation (CICM), pilotée par Abdelfattah Amor et issue de la « révolution du Jasmin » vient de rendre public le rapport très attendu parce qu’il recense les cas « les plus fragrants et avérés » de cette « délinquance d’État ». Selon lui, on a à faire à un « inventaire étourdissant » ; l’acte d’accusation révèle « l’ampleur du pillage » mis en place par le clan Ben Ali et épingle plusieurs sociétés et personnalités politiques tunisiennes et françaises.


« Il apparaît que François Léotard (ancien ministre ayant occupé plusieurs postes au cours des mandats de François Mitterrand, -Culture et Communication, Défense) a usé de son autorité et ses relations personnelles avec les responsables tunisiens pour influencer le cours du marché, le conclure en faveur de Pizzorno/Sovatram et donc s’octroyer un avantage injustifié […] portant atteinte aux intérêts de l’État tunisien ». Il s’agissait concrètement d’exploiter la décharge de Djebel Chékir (région du Grand Tunis) ; activité que le groupe démarre dès le 1er mars 2009 et pour 5 ans dans le cadre d’un contrat renouvelable une fois).

Et certainement pas par l'intervention de l'ancien ministre et maire de Fréjus : « François Léotard est un de nos administrateurs, ce n'est pas un secret. En sa qualité et compte tenu de son grand relationnel en Afrique, il était dans son rôle à faire du lobbying pour le groupe dans le cadre de ce marché. Cela n'a rien d'illégal. C'est ce que font toutes les entreprises ».
Pour l'heure on l'aura compris, la commission "mani pulite" tunisienne n'entend pas les choses de la même oreille. Attendons donc de voir quelles suites la justice tunisienne donnnera à cette affaire. « Pour l'heure, elle ne nous a pas sollicités », a exprimé Jean-Paul Llavador à notre confrère Var Matin. Une chose est sûre : ce n'est pas parce qu'on est mis en cause qu'on doit être ipso facto déclaré coupable et traîné au bucher. Attendons donc la suite des investigations qui ne manqueront pas d'être...
