Tri Vallées recycle les skis tout shusss
Chaque année en France,1 500 tonnes de matériels sont mis au rebut et pertentle plus souvent à la décharge. C’est sans compter Tri Vallées qui a mis au point un procédé de recyclage.
Les skis vieillissent comme le reste : ils se démodent et s’abôment. Les marques progressent et donc, il en est qui deviennent déchets…
On estime le gisement à 1500 tonnes environ chaque année. Jusqu’à récemment, la plupart des paires de ski étaient enfouies. Mais la société savoyarde de traitement des déchets Tri-Vallées, apporte un début de réponse…
Après un an et demi de recherches, elle a mis au point un procédé unique de recyclage des skis.
« Les contraintes étaient fortes, car ce type de matériel est fait pour résister à des chocs importants. Pour détruire les skis, notre machine enchaîne 7 broyeurs qui transforment les skis en confettis d'un demi-centimètre », a expliqué Gauthier Mestrallet, responsable développement chez Tri-Vallées.
Cette année, l’entreprise a traité 190 tonnes de matériels de ski, après 140 tonnes l'an passé.
L’an prochain, elle s'est fixée un objectif de 250 tonnes.
Des quantités honorables mais qui ne suffisent pas pour alimenter une chaîne de recyclage. La machine doit donc pouvoir être utilisée pour traiter d'autres déchets.
Les skis broyés passent par un trieur de métaux (la partie métallique correspond à un quart de la composition du ski) avant d’être revendus à des fonderies.
Ce qui reste est soumis à un capteur de métaux non ferreux qui récupère notamment l'aluminium, lequel peut être réutilisé.
Enfin, les matériaux composites et les plastiques sont acheminés vers des cimenteries pour servir de combustible de substitution. « Ces matériaux brûlent très bien et dégagent beaucoup de chaleur. Les cimenteries sont intéressées car 3 tonnes de ces résidus équivalent à une tonne de pétrole »…
Pour optimiser son activité, Tri-Vallées suigne des partenariats avec des chaînes de magasins de location de ski : 2 euros par paire de skis repris. « Cela intéresse les loueurs, car nous leur fournissons un certificat de destruction. De plus, ils sont assurés que ce matériel ne réapparaîtra pas dans des circuits parallèles. Auparavant, ils devaient faire constater par huissiers la sortie des skis usagés de leurs stocks »…
Mais le transport reste un frein au développement de cette activité : « les flux doivent être mutualisés afin de limiter l'émission de CO2 liée au transport, nous ne pouvons donc pas aller collecter le matériel dans les stations représentant de trop faibles volumes ».
Cela étant, le procédé proposé intéresserait les Pyrénées, la Suisse, l'Italie et même le Canada. Des transferts d'expérience seraient à l'étude…