Tri sélectif : le point de vue d’un « quidam »
On a coutume de présenter la collecte sélective comme étant une bonne chose d’un point de vue économique, social, environnemental… On a même soutenu en France qu’elle ne coûtait que 6 euros par habitant et par an. On a dit aussi que le citoyen adhérait et que nous sommes des millions dans chaque pays à isoler nos emballages du reste des déchets ménagers. Il paraîtrait même que nous sommes tous ravis de cette nouvelle mission… Et si ce n’était pas forcément le cas ?...
Sans ambiguïté, Daniel Huot, citoyen du Québec, résidant sur le territoire de La Prairie nous livre son point de vue quant à la mise en place et au développement de la collecte sélective des emballages et déchets recyclables sur le territoire de sa commune. Nous ne doutons pas qu’un certain nombre de nos compatriotes se retrouveront dans son propos…
« Depuis quelques semaines, tous les Laprairiens ont un nouveau véhicule devant leurs maisons. Où est-ce plutôt un animal? Un éléphant bleu et vert à deux roues qui sert maintenant de bac à recyclage. Du moins, on peut exposer le côté vert pour faire croire aux passants qu'on a planté un nouvel arbuste devant nos entrées ou sur le côté de nos maisons.
On nous a demandé de nous habituer à ce que la collecte de matières recyclables soit effectuée toutes les deux semaines. Avec des bacs plus gros, on pourrait effectuer des économies d'échelle et recycler davantage. L'argument est incontestablement logique.
Or, dès le début on tente de nous sensibiliser (voire harceler) sur la manière avec laquelle on doit manipuler le nouveau bac. Chaque semaine, le KGB du recyclage peut nous glisser un billet d'avertissement si nous ne faisons pas tout ce que les ingénieurs sanitaires veulent, à la lettre. Les roues du bac ne doivent pas faire face à la rue. Le bac doit être tiré vers l'entrée et ensuite tourné pendant qu'il est encore plein. (Je suis convaincu que plus d'une personne âgée s'est fait un lumbago après avoir tenté d'obtempérer).
En dépit du fait que l’on nous soutient que les plus gros bacs mèneront vers plus de recyclage, un billet d'avertissement nous est glissé si le couvercle du bac déborde. Cela est une insulte à toute personne ayant une conscience environnementale.
Si votre bac déborde et que vous employez votre vieux bac de 20 L afin que toutes vos matières soient recyclées, alors vous recevrez également un avertissement vous informant que les matières dans les vieux bacs de 20 L ne sont plus ramassées. Vous devrez attendre la prochaine collecte pour vous débarrasser de vos vieux cartons. Traduisez : Recyclez plus, mais pas trop (qu'ils nous disent).
Mais la goutte qui a fait déborder le vase est sans doute la manière dont le ramassage de la firme Optimum s'est fait récemment. On nous invite à trier nos déchets, à séparer le papier du plastique, verre et métal, rien de très compliqué pour un élève de première année. Toutefois, le camion vert ferait un bien mauvais employé.
Un bras mécanique ramasse le bac et expédie les matières recyclables dans une entrée sur le côté du véhicule. Le choc est survenu lorsque j'ai constaté que le carton que j'avais pris la peine de séparer de mes objets en verre, en plastique et en métal s'entremêlait parce qu'un ingénieur n'a pas développé un système parfait pour trier le côté bleu du côté vert du bac. Vous n'avez qu'à observer comment vos matières résiduelles sont envoyées dans le véhicule pour en arriver à cette conclusion.
Si le but réel de la nouvelle politique de recyclage est de faire de l'argent sur le dos des contribuables en nous imposant des bacs monstres, pour ensuite effectuer la collecte par quinzaine afin de congédier des employés et économiser, dites-le! Toutefois, cessez de nous traiter comme des ignorants avec vos billets ridicules jusqu'à ce que vous sachiez faire le tri convenablement, comme un enfant au primaire »….