Tri : les centres dédiés devront être automatisés

Le 15/10/2014 à 19:06  

Tri : les centres dédiés devront être automatisés

 Nul doute que les fournisseurs de technologies seront sollicités au cours de ces prochaines années car il est question d'accélérer l'industrialisation du tri dans notre pays. L’amélioration du recyclage des emballages et papiers graphiques d’ici 2030 nécessitera en effet, de se pencher sur un mode opératoire dès à présent, afin de préparer l’avenir. C’est l'un des messages qu’a tenu à faire passer l’Ademe dans le cadre de l’édition 2014 du colloque Filières & Recyclage, qui s’est tenu hier et aujourd’hui, l’Agence ayant profité de ce rendez-vous pour présenter les résultats d’une étude prospective sur la gestion de ces deux familles de déchets...

Optimiser le tri se prépare dès aujourd’hui : telle est l’idée maitresse, défendue par Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie via la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui prévoit entre autre objectif de recycler 60% des déchets en 2025, tandis que l’Ademe rappelle que « 42% des emballages et papiers collectés par le service public de la gestion des déchets (SPGD) sont aujourd’hui recyclés ».
Comment mieux gérer la collecte et le tri de ces déchets sur les 15 prochaines années? Telle est la question à laquelle l’étude présentée au cours du colloque 'Filières et Recyclage' a tenté de répondre.

« L’évolution du geste de tri de l’habitant, au travers de l’amélioration du service et de l’extension des consignes de tri à l’ensemble des emballages plastiques (ce qui signifie que films, pots et barquettes plastiques seraient les bienvenus dans le bac jaune) devrait permettre en 2030 une augmentation de 25% en masse des quantités de déchets d’emballages déjà actuellement collectés et de papiers envoyés, après tri, au recyclage et par autant de déchets résiduels en moins à éliminer. Avec l’accroissement de la part des emballages les plus légers, cela se traduira par une augmentation de 95% en volume global ».
En conséquence de quoi, les déchets seraient globalement plus légers, plus hétérogènes aussi ce qui nécessitera des investissements dans les centres de tri ou à tout le moins des réglages beaucoup plus fins puisque les machines devront faire le lien entre « une forme et une matière ». De la même manière que l’extension des consignes de tri des déchets d’emballages auront pour effet de transférer dans les centres de tri des déchets potentiellement plus souillés.
 

L’étude confirme que « la performance technique et économique des installations de tri dépendant très largement de la qualité du geste de tri effectué par l’habitant et des modalités de la collecte, une certaine harmonisation des consignes de tri, de la signalétique correspondante et des schémas de collecte apparait nécessaire, tout en laissant aux collectivités un espace de libre organisation en fonction des spécificités de leur territoire ».
De la même manière que les travaux effectués ont permis d’identifier « qu’une organisation reposant sur la coexistence de deux types de schémas de collecte serait à privilégier au niveau national » (le texte de loi sur la transition énergétique et la croissance verte indique à ce titre que l’Ademe mettra à disposition des acteurs les recommandations nécessaires à l’atteinte de cet objectif).

 Nul doute qu’il faudra mettre la main au portefeuille afin d’industrialiser le tri des déchets … « Se contenter d'une simple adaptation des outils de tri existants, en conservant les schémas d'organisation actuels, conduirait à une hausse significative des coûts sans pour autant parvenir à répondre aux différents objectifs recherchés ».
Les résultats de l’étude mettent en évidence « qu’une plus grande automatisation des centres de tri est indispensable pour permettre de transformer le nouveau flux à trier en ressources de qualité pour l’industrie du recyclage, tout en améliorant les conditions de travail ». Dans ce contexte, « seule l’augmentation de la capacité moyenne des centres de tri permettra de maitriser les coûts ».
A ce stade, il sera bon d’indiquer que la France dispose à ce jour de 237 centres de tri, chacun d’eux bénéficiant d’une capacité de tri de 12 000 tonnes annuelles en moyenne par an. De la même manière qu’on estime que chaque centre traite les déchets d’emballage de 250 000 habitants, en moyenne.

 Cette industrialisation des centres de tri participera aux objectifs du plan « recyclage et matériaux verts » de la Nouvelle France industrielle. « Un appel à projets, lancé par l’Etat et géré par l’Ademe dans le cadre du programme des Investissements d’Avenir est, par ailleurs, ouvert pour financer les innovations technologiques et des solutions industrielles innovantes de tri et de recyclage des déchets » (Cf. AMI ouvert jusqu’au 16 janvier 2015. En savoir plus en cliquant  ICI) .
Compte tenu de ces différents projets et paramètres, mais aussi du fait des délais de renouvellement des équipements, on ne saurait trop recommander aux exploitants et concepteurs des installations de tri de bien étudier les possibilités d’élargissement de leur zone de chalandise, lesquelles seront déterminantes dans les projets de construction ou de modernisation des centres de tri.