Tri des emballages : les Français adhèrent en masse
Selon une étude BVA réalisée à l’occasion des 20 ans d’Eco-Emballages (voir notre article), l’utilité du tri des emballages semble faire aujourd’hui consensus en France. Plus de 9 Français sur 10 (91%) estiment en effet qu’il est utile de trier, et seulement 8% affirment que cela "ne sert à rien". Les raisons avancées par ces derniers sont alors le fait "qu’ils ne savent pas ce que cela devient" (6%) ou "que cela ne sert à rien car les autres ne le font pas" (2%). Ainsi, le principe du "geste citoyen" (53%) et l’utilité (38%) priment. Autre enseignement de cette enquête : les connaissances des Français sur les emballages à trier sont très bonnes et ont encore progressé depuis 3 ans...
Avec 66% de "pratiquants systématiques", le tri sélectif est le geste écologique le plus largement répandu dans la population. Ce niveau de "pratique systématique" déclarée tout à fait élevé correspond à la fois à une réelle prise en compte de ce geste depuis une décennie, mais aussi, dans une certaine mesure, à une mauvaise acceptation du comportement inverse. Ainsi, la probable surdéclaration de ce "bon comportement" reflète combien le tri sélectif fait désormais partie des normes sociales française. Un signe positif car, pour qu’un geste citoyen s’installe, il est important qu’il soit socialement désirable.
Le niveau de pratique systématique du tri des emballages est particulièrement significatif auprès des personnes habitant en région (67%, contre 60% en Ile-de-France), et plus particulièrement dans les villes moyennes (75% dans les communes de moins de 100 000 habitants), plutôt que dans les grandes villes (63%) ou à Paris (59%). Concernant les profils des trieurs, les femmes (69%), et les seniors (74%) montrent un engagement plus fort que les hommes (63%) et les plus jeunes (53% des 18-34 ans). Une indifférenciation politique est également à noter : le tri dépasse largement les orientations des Français pour appartenir désormais à chacun, quelle que soit sa couleur politique.
Un test d’une dizaine de questions sur les emballages ménagers à trier dans la poubelle de tri sélectif mené lors de cette étude confirme que les connaissances des Français en la matière sont très bonnes : plus des 2/3 savent en détail quels emballages en acier, aluminium, carton, et plastique doivent être déposés dans la poubelle de tri, qu’il s’agisse de bouteilles d’eau en plastique, de paquets de lessive en carton ou encore de boites de conserve en acier ou aluminium. Sur chacun des emballages testés, toujours plus des 2/3 des interviewés ne se trompent pas et le placent dans la "bonne" poubelle (de 66% à 96% selon les produits testés). En moyenne, sur les 9 items testés, 85% des Français ne se trompent pas. Cela représente une amélioration moyenne de 6 points de leurs connaissances en l’espace de 3 ans (sur ce même questionnaire le score moyen était de 79% en 2009).
A noter : des doutes doutes subsistent sur les flacons de shampooing (81% de bonnes réponses). Ce chiffre est le signe que les Français ont encore des difficultés à trier dans leur salle de bains. En 2010, une étude démontrait d'ailleurs que seulement 55% des Français déclaraient trier systématiquement les emballages de cette pièce de la maison. Des doutes subsistent également sur les emballages en plastique (77% de bonnes réponses sur le flacon de produit ménager en plastique) et les emballages souillés (66% de bonnes réponses sur les bouteilles d’huile en plastique). Le plastique est en effet un matériau complexe : seuls certains types de plastiques sont aujourd’hui recyclables, d’où une certaine confusion. Quant aux emballages souillés, on a aujourd’hui la capacité de les recycler. Ils sont donc à mettre dans le bac de tri, contrairement à certaines idées reçues.
Si l’on exclut ces 3 catégories, 9 Français sur 10 en moyenne répondent juste sur les 6 autres catégories d’emballages testés qui sont effectivement destinés à la poubelle jaune. Au-delà de ces emballages testés lors de ce questionnaire, les Français sont particulièrement performants sur le verre puisqu’en 2011, ce matériau a été recyclé à hauteur de 84%.