Tri des déchets : une collecte d'informations !
Dans le cadre des 14èmes "Rencontres Environnement et Intercommunalité" sur la REP (Responsabilité Elargie du Producteur), l’Assemblée des Communautés de France (ACdF) et Suez Environnement ont chargé Harris Interactive de réaliser une étude sur la façon dont les Français perçoivent le système de collecte et de tri des déchets, ainsi que sur les améliorations qui leur semblent envisageables afin de perfectionner le fonctionnement global de ce système. En voici les principaux résultats...
En premier lieu, cette enquête montre que le tri des déchets est globalement perçu de façon très positive par l’ensemble des Français. 88% d'entre eux estiment ainsi que leurs efforts pour trier leurs déchets valent la peine au regard de ce que cela apporte à la société, et 97% jugent même "nécessaire" le système actuellement en place dans leur commune. "Notons néanmoins que ce consensus ambiant peut parfois pousser les répondants à revendiquer des efforts plus importants que ceux qu’ils mettent en œuvre en réalité", précise Harris Interactive.
Deuxième enseignement : les Français interrogés ne perçoivent pas l'acte de tri comme une contrainte. Seulement 2% d'entre eux ont ainsi le sentiment de faire trop d’efforts pour trier leurs déchets. "De façon plus projective, ils se déclarent majoritairement prêts à rapporter eux-mêmes certains produits (meubles, produits toxiques, produits coupants ou tranchants) dans des points de collecte spécifiques : si ces éléments déclaratifs doivent être pris avec précaution, on constate néanmoins que les Français se montrent ouverts au principe de tri accru et qu’ils ne rejettent pas cette perspective d’emblée", indique Harris Interactive.
Autre fait notable : les Français connaissent mal les différents acteurs et vecteurs d’information intervenant dans le tri et la collecte des déchets. En effet, seule la commune est spontanément identifiée par les citoyens dans ce système complexe. S’ils déclarent en apparence que l’information dont ils disposent est claire (78%) et suffisante (66%), ils ont du mal à citer le support qu’ils utilisent pour s’informer : avec 22% seulement, le journal municipal est le support le plus mentionné. Ce déficit d’information se retrouve également dans la connaissance imparfaite des coûts induits pour les collectivités : les Français sont ainsi partagés sur la question de savoir si le système actuel est coûteux pour leur mairie (52% oui, 45% non).
Pour les inciter à trier davantage, les personnes interrogées estiment qu’il faudrait d’abord rendre le système actuel plus pratique et plus facilement accessible pour tous (que ce soit en mettant davantage de moyens collectifs à disposition, 43% des citations ; ou en généralisant la collecte en porte-à-porte, 32%), puis qu’il faudrait développer des incitations financières et fiscales (35%), et enfin qu’il faudrait améliorer l’information, que ce soit en termes de visibilité sur le fonctionnement du système (24%) ou de clarification des consignes de tri (22%).
Enfin, il convient de souligner que les habitants des communes rurales indiquent généralement trier plus fréquemment leurs déchets que les habitants des plus grandes agglomérations, et se disent plus satisfaits des systèmes en place. "Les habitants des plus grandes agglomérations, qui n’identifient pas de déchèterie à proximité de chez eux, portent un regard plus négatif sur l’état actuel du système. Dans ces grandes agglomérations, on peut suggérer l’hypothèse que l’absence de contact avec une déchèterie, cumulée à une collecte des déchets dans des locaux à poubelles partagés, constitue un obstacle à la transparence et l’accessibilité du tri, qui sont pourtant des leviers essentiels de l’adhésion des populations aux politiques publiques", explique Harris Interactive.
Cette enquête a été réalisée en ligne du 5 au 12 octobre derniers sur un échantillon de 997 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. Pour plus de détails et retrouver l'ensemble des résultats, rendez-vous ici.
source : Harris Interactive