Développer le recyclage des déchets d'emballages et notamment celui des plastiques dont les performances sont encore beaucoup trop faibles malgré les moyens mis en oeuvre, nécessite de relooker le parc existant des centres de tri : certains seront modernisés ou rayés de la carte, tandis que d'autres seront construits de toutes pièces, intégrant évidemment des techno de pointe et des machines de tri optique à foison. 25 millions d'aides à l'investissement seront allouées à la mise en oeuvre de neufs projets, dont trois sont déjà en construction...
Eco-Emballages qui mettra la main au porte monnaie dans le cadre de la politique visant à doper le tri des déchets d'emballages en France (le fameux plan de relance), injectera 25 millions d'euros et participera ainsi au financement de neuf nouveaux centres de tri aux côtés des collectivités locales et des opérateurs de tri. L'objectif est de parvenir à faire plus et mieux notamment en matière de recyclage du plastique, un matériau certes plus jeune que les autres, mais dont les performances actuelles de recyclage sont loin d'être satisfaisantes. Ce constat n'a pas été sans poser question aux metteurs sur le marché, qui sont mis à contribution pour chaque unité d'emballage produite, même si, bien évidemment, c'est au final le consommateur qui récupère l'addition.Du côté collectivités, on reste sur sa faim, aussi : la couverture des coûts à hauteur de 80% des montants déboursés, reste un leurre dans de très nombreux cas, ce que dénoncent depuis des années les associations de défense des collectivités locales...
Dans ce contexte, il a été décidé de moderniser le parc des installations existantes. Les 9 dossiers sélectionnés, qui préfigurent la nouvelle génération d'équipements qui seront peu à peu mis en service, ont été retenus après un appel à projets auquel ont répondu collectivités et opérateurs. Ils desserviront au total 6,5 millions d’habitants et se répartissent en trois catégories :
4 centres de proximité capables de traiter 15 000 tonnes/an en moyenne, situés dans les départements de l’Allier (Chezy), du Lot (Catus), de l’Aude (Carcassonne), et des Alpes-de-Haute-Provence (Manosque) 1 centre de tri spécialisé sur collecte séparée d’une capacité de 20 000 tonnes/an, basé à La Ferrière, en Vendée, et pouvant traiter l’ensemble de la population vendéenne 4 centres de tri de grande taille de 60 000 tonnes/an, situés dans l’Oise (Compiègne) l’Ille- et-Vilaine (Rennes), le Rhône (Lyon) et les Bouches-du-Rhône (Marseille).
Plus modernes, automatisés, équipés de machines de tri optique, et associés à des bassins de population plus larges, ces nouvelles installations devraient permettre au dispositif français de gagner en efficacité : plus de matériaux triés, avec un taux de recyclage qui devrait progresser, sans oublier une meilleure maitrise des coûts. C'est en tout cas sur ce schéma que sont présentées les grandes lignes du programme de relance que mettra en oeuvre l'éco-organisme.
D'ores et déjà, trois de ces centres de tri sont en cours de construction ; la réalisation des six autres est prévue sur 2017 et 2018 : selon la taille du projet, Eco-Emballages financera les équipements pour un montant de 1 à 4 millions d’euros.
Pour pouvoir retenir ces 9 projets, le budget total consacré au volet plastique du plan de relance passe de 45 millions d’euros à 66 millions d’euros, et les 21 millions d’euros supplémentaires seront inscrits sur l’exercice 2017. Fin 2016, ce sont 15 millions de Français qui pourront trier tous leurs emballages avant une généralisation à l’ensemble du territoire en 2022.