Transport : le Parlement européen voit « vert »
Il est des sujets qui agacent le Parlement, ce qui le fait voir rouge. Côté transport, en revanche, il vient d’adopter un rapport préconisant une série de recommandations aux différents acteurs du secteur afin d'améliorer la situation, notamment dans le domaine des transports urbains. Consommation de pétrole et émissions de gaz, sont évidemment dans le collimateur...
Selon le rapport de Gabriele Albertini (PPE-DE, IT), le secteur des transports devrait suivre certaines voies : réduire les émissions des différents modes de transport, mettre fin à la dépendance quasi-totale aux carburants fossiles, intensifier la recherche sur les énergies renouvelables, investir dans la création ou la rénovation d'infrastructures et dans des systèmes de transport intelligents, repenser les axes urbains pour favoriser la mobilité urbaine durable, encourager le transport modal et développer l'interopérabilité.
Elle note qu’en 2005, le secteur des transports a contribué à hauteur de 24,1% aux émissions totales de gaz à effet de serre. Le rapport mentionne que le secteur des transports doit lui aussi respecter les objectifs de l'Union européenne, à savoir la réduction d'ici 2020 de 20% de la consommation de pétrole et des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Toujours selon ce rapport, les transports urbains à eux seuls sont à l'origine de 40% des émissions de CO2 causées par les véhicules. Le Parlement demande instamment de promouvoir des politiques en faveur des transports publics, des piétons, de la bicyclette et du covoiturage. Les députés préconisent également des dispositions pour favoriser le travail à domicile et mettre en place une tarification routière.
Selon les députés, «pour parvenir à des transports européens durables des points de vue de l'énergie et de l'environnement, il est nécessaire de combiner différentes politiques qui viennent à l'appui l'une de l'autre et se contrebalancent». Ces politiques devraient suivre trois axes principaux:
les progrès technologiques (mesures permettant d'améliorer l'efficacité énergétique, nouvelles règles et normes pour les moteurs et les combustibles, utilisation de nouvelles techniques et de carburants de substitution);
les instruments de marché (redevances/tarification fondées sur les incidences sur l'environnement ou sur les encombrements, incitations fiscales, système d'échange de droits d'émission tenant compte de la spécificité des différents modes de transport);
les mesures d'accompagnement pour optimiser l'utilisation des moyens de transport et des infrastructures et pour inciter les entreprises et les citoyens à revoir leurs habitudes.
Les députés soulignent que les Etats membres et l'UE devraient se concentrer sur les zones métropolitaines et urbaines encombrées, où s'effectuent la plupart des déplacements, sur les principaux axes interurbains européens, où sont concentrés la plupart des échanges commerciaux internes à l'UE et internationaux, et sur les zones sensibles du point de vue de l'environnement (la région alpine, la mer Baltique, etc.).
Le rapport propose aussi un paquet de mesures pour améliorer l'efficacité et la durabilité pour les transports routier, ferroviaire, aérien et maritime. Il s'agit notamment de l'élimination des frontières techniques sur le réseau ferroviaire, avec la mise en œuvre du système européen de gestion unique du trafic ferroviaire (ERTMS), ou de faire une meilleure utilisation du nouveau système de gestion du trafic aérien SESAR.
Accéder au rapport, voir lien ci-dessous: