Transport de déchets : la REP, c’est du propre !
La REP, Rep-compensée pour avoir pré-trié, compacté et mené en bateau les déchets ménagers qu'elle a pris en charge. Hier en fin de journée, avait lieu la remise des prix de l’Innovation logistique 2008 dans le cadre de la SITL qui se tient à Villepinte jusqu’à la fin de cette semaine. De très nombreuses entreprises se sont lancées dans ce concours prestigieux. Dans la catégorie Développement durable, c’est la REP qui a remporté la mise, devant Geodis, Sodicome, Lafarge avec Veolia Cargo, Districhrono avec la SNCF… Comme quoi le transport des déchets peut (et doit) se faire proprement…
Hier s’ouvrait à Villepinte la 9ème édition de la Semaine Internationale du Transport et de la Logistique. En fin de journée, de très nombreuses entreprises toutes candidates au concours du Prix de l’Innovation logistique ont convergé sur le plateau TV installé à cet effet : Zebra Technologies a remporté le Prix Prestation Logistique et Transport, ISS Logistique et Production celui du meilleur Système d’Information Logistique, Projenor, celui de la meilleure Installation ou Site logistique, Altadis Distribution, celui de la meilleure Prestation Logistique e-commerce et la REP (Veolia Propreté), celui du Développement durable.
Le Prix de l’Innovation Logistique spécial « Développement Durable » récompense, depuis quatre ans, un partenariat entre un client industriel ou un grand distributeur et son/ses prestataires dont l’objectif est de mettre en place des solutions logistiques et de transports durables.
Parmi les 14 candidats ayant présenté un dossier, celui de la REP a retenu l'attention du jury pour sa qualité : il intégrait des composantes environnementales fortes mais aussi sociales, en termes de création d’emplois. Il comportait également plusieurs innovations techniques importantes, qui ont assuré le succès d’un projet exemplaire et parfaitement reproductible.
« Nous avons eu à départager de nombreux dossiers d’un très bon niveau général, signe de la prise de conscience environnementale de la filière transport et logistique. Mais celui présenté par la REP est très complet et intègre des composantes environnementales fortes, réduction des camions mis sur la route, économies de carburant et baisse sensible d’émission de CO2… L’entreprise a su faire fructifier l’expérience acquise afin de proposer à d’autres acteurs des prestations similaires, assurant ainsi la viabilité économique globale à la démarche et garantissant une pérennité sur le long terme de l’organisation mise en place », confirme Gérald Lavelée, Ingénieur à l’Ademe et membre du jury.
C’est donc la Routière de l'Est Parisien (REP), en partenariat avec la SCAT, société de transport fluvial qui a choisi de privilégier la voie d'eau retirant ainsi 4167 camions des routes. Ouvert à l'ensemble des transporteurs, des logisticiens et des chargeurs (client industriel ou grand distributeur), ce prix est décerné en partenariat avec l'Ademe. Il a été remis par Chantal Jouanno, Présidente de l’Agence. Jean-Louis Borloo, ministre d'Etat, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, a immédiatement félicité la REP « qui traduit la prise de conscience et l’implication concrète et croissante des professionnels du transport pour favoriser des voies de transport durables et limiter ainsi leur impact sur le réchauffement climatique ».
Elle a reçu ce prix pour avoir adopté le transport fluvial pour une partie de ses activités. Dans le but d’améliorer le bilan environnemental de ses activités, la REP a en effet décidé, en partenariat avec la SCAT, une société de transport fluvial, d’utiliser la voie fluviale pour transporter des conteneurs de déchets. Exploitant plusieurs centres de transfert et de traitement de déchets ménagers et industriels en Ile-de-France, cette filiale de Véolia Propreté, utilise traditionnellement la route pour réaliser ses transports.
Consciente de l’impact environnemental négatif d’un tel système, l’entreprise a transféré une partie de ses flux routiers vers le fluvial en utilisant des barges au départ du Port de Gennevilliers (92) vers celui de Précy-sur-Marne (77). De nombreuses innovations techniques ont été imaginées pour utiliser ce système : renforcement de la résistance des conteneurs, adaptation des barges...
Désormais, à la réception des déchets sur le site de Gennevilliers, un pré-tri est effectué afin d’éliminer les éléments les plus encombrants et ceux potentiellement recyclables. Les déchets restants sont alors compactés puis mis en conteneurs qui seront chargés sur des barges. Un premier pousseur, appartenant à la SCAT emmène 2 barges jusqu’à l’embranchement de la Marne où, compte tenu de la différence de gabarit entre la Seine et la Marne, 2 pousseurs de taille plus réduite accompagnent, chacun une barge jusqu’au port de déchargement de Précy-sur-Marne. Des camions porte conteneurs effectuent ensuite les 3,5 kilomètres de brouettage, via une voie privée, jusqu’au site de traitement de Claye-Souilly. Une fois vidés, les conteneurs réalisent le chemin inverse pour regagner le Port de Gennevilliers.
Plusieurs innovations techniques ont été imaginées… Les conteneurs ont été renforcés de manière à augmenter la résistance des parois lors des phases de compactage. Ils ont également été munis de portes guillotines et basculantes pour les rendre compatibles avec les compacteurs et le système de déchargement. Les barges fluviales ont été spécialement conçues pour être adaptées au tirant d’eau de la marne et au gabarit des conteneurs transportés. Enfin, le site de déchargement de Claye-Souilly a été équipé de ponts « Perless » qui lèvent le camion complet (remorque + tracteur) à 45° afin de permettre un vidage rapide des conteneurs, par gravité sans aucune manutention.
Sur un plan environnemental, les 75 000 tonnes annuelles de déchets ainsi transférées de la route à la voie d’eau ont permis la suppression de 4 167 camions sur les routes, soit une économie de 55 tep/an (tonne équivalent pétrole) et une réduction de 173 t/an d’émission de CO2.
Cette réorganisation a également eu des effets bénéfiques sur l’emploi, puisque 10 personnes sont désormais nécessaires pour réaliser la prestation de bout en bout, contre 7 précédemment.
Pour aller plus loin, la REP et ses partenaires travaillent actuellement sur la possibilité d’utiliser comme carburant du biogaz issu de la fermentation des déchets. Cette évolution aurait pour effet de supprimer la quasi-totalité du CO2 produit par les bateaux. Cette initiative constituerait une première en France.