Transition écologique : on reste dans le flou...
Mercredi dernier, la Ministre de l’Ecologie Delphine Batho a réuni l’ensemble des parties prenantes pour finaliser l’ordre du jour et les modalités de la conférence environnementale pour la transition écologique qui se déroulera les 14 et 15 septembre prochains. "La réussite de cette conférence dépendra de la capacité du gouvernement à lui fixer des objectifs et à s’assurer que des mesures concrètes, chiffrées et inscrites dans un agenda émergent à l’issue de cette confrontation de points de vue", prévient France Nature Environnement...
Dans un communiqué, FNE s’inquiète de l’absence actuelle d’objectifs précis à quelques jours des débats. L’inconnue demeure également en ce qui concerne le nombre et l’identité des participants, ainsi que le périmètre des tables rondes. L'association attend de cette conférence une mise en cohérence de l’action gouvernementale avec la transition écologique que le Président de la République appelle de ses vœux. "La politique fiscale doit faire la chasse aux niches fiscales néfastes pour l’environnement sans quoi, elle sera prise en flagrant délit d’incohérence", indique-t-elle.
"Les récentes déclarations du Ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, comme celles du Ministre de l’Intérieur Manuel Valls, ne posent pas les conditions d’un débat serein à propos de l’avenir énergétique de la France. Cet engouement de deux membres du gouvernement pour l’énergie nucléaire, voire pour les gaz de schiste, donnent l’impression que la place de l’atome dans le futur bouquet énergétique est déjà définie et que tout débat est inutile. Nous ne sommes pas très loin de la ligne de la précédente majorité qui avait exclu le nucléaire du Grenelle Environnement", poursuit FNE.
Par ailleurs, l'asso s’inquiète du traitement des questions agricoles qui devraient être abordées dans le cadre des tables rondes Biodiversité, Santé et Energie. Elle souhaite que des dossiers tels que celui des pesticides ou de l’irrigation ne soient pas mis sous le tapis pour éviter, à tout prix, des situations conflictuelles. "La récente déclaration du ministre de l’Agriculture remettant en cause l’objectif de réduction de 50% de l’usage des pesticides d’ici à 2018, résultat d’un consensus dans le cadre du Grenelle Environnement, nous inquiète. Dans le même ordre d’idée, la question centrale de la préservation qualitative et quantitative de la ressource en eau mérite une attention particulière dans un contexte de réchauffement climatique", précise-t-elle.
"Nous souhaitons que nos remarques soient entendues. Nous sommes prêts à jouer le jeu du débat à condition que les objectifs, les financements et le calendrier soient à la hauteur des déclarations du Président de la République en faveur de la transition écologique. Si la diminution de la production d’électricité nucléaire, l’agriculture en soi et la problématique de l’eau ne sont pas priorisées, nous passerons à côté de l’exercice, de l’enjeu", conclut Bruno Genty, Président de France Nature Environnement.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Transition écologique : François Hollande au pied du mur.