Transition écologique : l’économie verte fait grise mine
A l’occasion de la Conférence environnementale qui aura les 20 et 21 septembre prochains, le Groupe Randstad France se penche dans une enquête sur l’emploi dans le secteur de l’environnement. Comment se portent les métiers dits "verts" et "verdissants" ? D'après les résultats obtenus, pas terrible... Le marché des emplois verts a fléchi de -17% au premier semestre 2013 par rapport au premier semestre 2012. Sur cette période, le nombre d’emplois délégués dans ce secteur est ainsi passé de 9 058 à 7 489. Bien que promis à un bel avenir, les métiers verts n'échappent donc pas au ralentissement du marché du travail...
L’étude en question a "photographié" le marché de l’emploi des métiers verts et verdissants à travers l’analyse du nombre de salariés intérimaires (exprimé en Equivalent Temps Plein, ou ETP) délégués par Randstad et Expectra au 1er semestre 2013 par rapport au 1er semestre 2012. 11 professions vertes et 47 professions verdissantes ont été analysées, selon les codes ROME (voir tableau ci-dessous).
Selon un rapport du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) publié en juin 2011, les métiers verts sont "des métiers dont la finalité et les compétences mises en oeuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement". Toujours selon ce même rapport, les métiers verdissants sont "des métiers dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègrent de nouvelles 'briques de compétences' pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier".
Si, en novembre dernier, le Gouvernement tablait sur la création de 100 000 emplois verts sur 3 ans, la tâche semble s’avérer plus périlleuse que prévu, plusieurs facteurs venant contrarier cette ambition... En effet, selon un rapport de mars 2013 du CGDD, la crise économique n’a pas épargné les secteurs de l’économie verte. En cause, "les difficultés accrues d’accès aux financements, les restructurations industrielles et les contraintes budgétaires" qui, selon les auteurs, ont entravé l’émergence des filières vertes. De l’autre côté, le contexte morose a incité les Gouvernements à "prioriser leurs actions aux questions sociales et économiques", et ce au détriment des opportunités d’emplois que pourrait offrir la transition écologique.
Contrairement au secteur de l’économie numérique, l’économie verte ne devrait pas donner naissance à de nouveaux métiers "révolutionnaires". En revanche, dans le sillage des normes environnementales, certaines qualifications se verdissent et résistent. C'est les cas des professions en lien avec l’évolution des réglementations, en particulier les métiers HSE (spécialisés dans l’Hygiène, la Sécurité et l'Environnement), qui accusent un repli de -5% seulement sur un an, bien inférieur à la moyenne (-17%). Quant au secteur industriel, il semble davantage à la peine. Preuve en est, les métiers de la revalorisation des produits industriels enregistrent une baisse de -17 % sur un an. Alors que la question du mix énergétique fait débat, des mobilités professionnelles vers les filières des énergies renouvelables peuvent faire figure de solution. "Dans ce contexte, charge aux acteurs publics et privés de faire rimer emploi et transition écologique lors de la Conférence environnementale", indique l’étude du Groupe Randstad.
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