Traitement mécano-biologique : quelles techniques, quels débouchés ?

Le 23/09/2011 à 15:41  

Traitement mécano-biologique : quelles techniques, quels débouchés ?
TMB : Traitement Mécano-Biologique Aujourd’hui, de plus en plus de collectivités locales réfléchissent à la mise en place d’installations de TMB (Traitement Mécano-Biologique) afin d’augmenter le recyclage organique et de réduire la quantité de déchets destinés à l’enfouissement. Cependant, les collectivités s’interrogent sur ce procédé, que ce soit sur les techniques de traitement existantes, les débouchés, ou encore les évolutions réglementaires. C'est pourquoi le CNR (Cercle National du Recyclage) a décidé de rassembler les informations disponibles sur le sujet et de les restituer au travers d'un dossier technique intitulé : "Réflexions et pistes sur le traitement mécano-biologique"...

 Le TMB des OMR (Ordures Ménagères Résiduelles) regroupe différents procédés qui associent des opérations mécaniques et des opérations biologiques. Son objectif est d’extraire la part fermentescible des ordures ménagères résiduelles, afin de produire du compost, du biogaz ou uniquement de réduire les quantités de déchets mises en décharge. Les enjeux sont donc différents en fonction des fractions obtenues qui dépendent des techniques utilisées.

 Depuis une dizaine d’années, le nombre d’installations de TMB a fortement augmenté en Europe sous l’impulsion de la directive 1999/31/CE du 26 avril 1999 qui impose aux Etats membres de réduire la quantité de déchets biodégradables mise en décharge. En France, on dénombre 23 installations de TMB, pour une capacité de traitement de 1,1 million de tonnes de déchets en 2009. Aujourd’hui, seulement 12 unités annoncent produire un compost conforme à la norme. Pourtant, de plus en plus de collectivités réfléchissent à la mise en place de ce type de traitement pour répondre aux objectifs de réduction des quantités de déchets destinées à l’enfouissement ou à l’incinération, ainsi qu'à ceux d’augmentation du recyclage organique fixés par le Grenelle. D’après l’Ademe, 55 sites devraient être créés ou transformés entre 2010 et 2015, pour une capacité d’environ 3,2 millions de tonnes, ce qui témoigne du fort engouement pour le traitement mécano-biologique à l’heure actuelle.

questions Les collectivités locales sont aujourd’hui confrontées à un certain nombre de questions quant à la place du TMB dans la gestion globale des déchets. Elles ont besoin de retours d’expérience et d’informations techniques et économiques sur les procédés de traitement mécano-biologique. Le Cercle National du Recyclage a donc regroupé dans une publication l’ensemble des données sur ce sujet afin d’éclairer les collectivités désirant se lancer dans la création d’une installation de ce type. "Aujourd’hui, le TMB est source de nombreuses questions et de nombreuses méprises. En effet, les collectivités locales entendent parler de traitement mécano-biologique pour des procédés différents comme le recyclage, le compostage ou la méthanisation. Le terme même de 'TMB' est à l’origine de nombreuses confusions et une clarification est donc nécessaire. Dans notre rapport, nous parlons de TMB au sens de traitements effectués sur les ordures ménagères résiduelles combinant des étapes mécaniques à des étapes biologiques", indique le CNR.

 Dans cette publication technique, afin de comprendre le contexte dans lequel s’inscrit le traitement mécano-biologique, la situation actuelle de ce mode de gestion des ordures ménagères est présentée pour l’Europe et la France, les textes réglementaires y sont répertoriés. La description qualitative et quantitative des déchets permet d’appréhender le gisement concerné. Les modes de traitement sont ensuite présentés afin d’identifier les différents procédés adaptés à l’objectif recherché. L’ensemble des débouchés existants permet de se rendre compte de la pertinence de ce type de traitement. L’intérêt économique de la mise en place d’une installation de traitement mécano-biologique est abordé à travers les coûts. Tout au long de ce dossier, le Cercle National du Recyclage énonce les préconisations pour mettre en oeuvre un tel projet, à savoir :

  préférer la collecte sélective des déchets organiques pour les territoires où cette solution est techniquement et économiquement réalisable ;

  envisager dès l’initiation du projet les possibles évolutions réglementaires tel qu’un durcissement de la norme NFU 44-051, celle-ci imposant aux composts issus d’OMR de respecter un certain nombre d’exigences pour pouvoir être utilisés en agriculture ;

  privilégier l’atteinte d’un compost de qualité et normé, en se focalisant principalement sur :

      - l’utilisation d’équipements adaptés notamment un tube de pré-fermentation pour réduire les éléments fermentescibles, et des appareils d’affinage pour extraire les indésirables ;

      - le développement de réseau de déchèteries ou de système de collecte de proximité pour récupérer un maximum d’éléments polluants (solvants, peintures, piles, mercure...) ;

      - la mise en place de collecte sélective performante des emballages en plastique et en verre afin de retirer en amont un maximum d’indésirables.

  rester vigilant au vu des réflexions européennes actuelles sur les critères de sortie de statut de déchet pour les composts : une extrême prudence doit ainsi être observée sur les débouchés du compost en tant qu’amendement organique ;

  s’assurer de la maîtrise économique du projet de mise en place d’installation de TMB, notamment en envisageant toutes les possibilités au niveau des débouchés et exutoires.

logo CNR Les adhérents du CNR ont eu accès en primeur depuis plus de 2 mois au dossier "Réflexions et pistes sur le traitement mécano-biologique". Il est à ce jour consultable et téléchargeable gratuitement par tous sur le site www.cercle-recyclage.asso.fr, rubrique "Publications", puis "Dossiers".