Traitement : les Deux Sèvres pourraient faire des jaloux

Le 07/11/2013 à 20:24  

Traitement : les Deux Sèvres pourraient faire des jaloux

 L’usine qui fait parler d’elle est située à Lezay. S’il en est ainsi, c’est uniquement parce que le procédé utilisé pour traiter les déchets, permettrait de réduire de manière sensible la facture adressée aux contribuables. Une manière comme une autre, de faire grincer les dents de certains, en cette période de grogne et de redonner le sourire à ceux qui règlent la douloureuse…

 A quand une réduction de la facture ? Sempiternelle question posée par d’innombrables citoyens à qui on demande des efforts évidents et qui paient chaque année un peu plus cher la collecte et le traitement de leurs déchets, quand bien même ils mettent par le biais du tri, la main à la pâte… A cette question, une réponse souvent identique : le traitement coûte plus cher du fait de normes plus sévères nécessitant des investissements… Sauf qu’il y a souvent une exception à un principe : si quasiment toutes les collectivités réparties sur le département des Deux-Sèvres (regroupées en syndicats) confient le traitement de ces déchets au Smited (syndicat mixte de traitement et d'élimination des déchets basé à Champdeniers), la Communauté d'agglomération niortaise fait office d’originale. Elle a récemment confié le traitement de ses déchets à Oxalor, une entreprise, qui si elle ne fait pas l’unanimité, a développé la VPO (Valorisation du procédé Oxalor), laquelle est présentée comme étant hyper économique en termes de coûts. L’usine de Lezay a donc été équipée de ce procédé.

Le procédé n’a jamais fait l’unanimité ; il a même rencontré quelques difficultés pour convaincre : la méthode proposée utilise principalement les propriétés de la chaux. Le tournant sera-t-il décisif ? L’avenir nous le dira. Pour l’heure, le principe a séduit la localité niortaise : sur une surface de 3 400 m², une usine qui a capté 12 millions d’euros, est opérationnelle depuis juin dernier. La région Poitou-Charentes a consenti à verser quelques capitaux pour financer le projet.
Il parait que grâce au procédé Oxalor, l’essentiel des ordures ménagères brutes pourraient être valorisées. On pourrait récupérer les matières organiques pour en faire des amendements agricoles, des déchets recyclables (parce que composés de ferraille, de plastique, d’aluminium). Les concepteurs déclarent être aptes à fournir un produit complètement déshydraté, stable chimiquement, aseptisé et donc quasi parfait puisque cela permettrait de supprimer tout simplement l’enfouissement et l’incinération. Aux dires de ces messieurs, tout pourrait être valorisé, recyclé et donc commercialisé… C’est bien ce « petit détail » qui a généré deux clans : d’un côté le Smited qui fait incinérer une bonne partie de ses sous-produits par le cimentier Calcia (à Airvault), lequel facture le service rendu, alors qu’il dispose ainsi d’un combustible qui pourrait fort bien être payé, et de l’autre, la CAN qui mise sur Oxalor.

 A 12 millions le morceau, on apprécierait d’obtenir des informations plus précises. Mais c’est ainsi : on ne tient pas à en dire trop. Pour l’heure, l'usine traite 150 tonnes de déchets/jour : ils proviennent de la CAN de Niort pour l’essentiel, mais également de Lusignan (département de la Vienne). L’exploitation de l’usine a été confiée à la VPO, une société privée. Encore quelques mois de patience et on pourra sans doute disposer de quelques données chiffrées, via un premier bilan…