Traitement des déchets : recycler, c’est créer des emplois

Le 10/05/2013 à 12:39  

Traitement des déchets : recycler, c’est créer des emplois
 L’Ordif (Observatoire régional des déchets d’Ile-de-France) a organisé le 16 avril dernier une matinée intitulée "Mieux gérer les déchets : une chance pour l’emploi ?". Une occasion de réaliser un point sur l’emploi dans le secteur des déchets dans la région francilienne et d'en souligner certaines spécificités : les emplois ouvriers représentent plus de 70% des effectifs, le taux de féminisation est particulièrement faible (14% seulement des effectifs salariés sont des femmes), et la population ouvrière est plus âgée que la moyenne nationale du secteur...

 En France, le secteur des déchets constitue le premier employeur de l’économie "verte". La collecte, le traitement et le recyclage emploient en effet plus de 130 000 Equivalents Temps Plein (ETP) mobilisés dans l’Hexagone en 2010. En Ile-de-France, les établissements privés du secteur représentent près de 17 600 emplois salariés. Les activités de collecte et de traitement des déchets non dangereux composent 72% des effectifs du secteur. Les autres emplois sont répertoriés dans la récupération (21%) et la gestion des déchets dangereux (7%).

 D’autres emplois doivent être pris en compte, comme ceux du secteur public avec les collectivités locales qui pilotent ou exécutent directement le service public des déchets. Par ailleurs, l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) est très représentée sur de nombreux pans de la filière : insertion par l’activité économique, réemploi, collecte... Au final, on estime à a minima 22 000 le nombre d’emplois directs dans le secteur des déchets en Ile-de-France.

 Entre 2000 et 2010, les effectifs de l’emploi salarié privé du secteur sont passés de 15 100 à 17 600 dans la région, soit une évolution 3 fois plus rapide que la moyenne régionale (+16 % contre +5 % sur l’ensemble des activités franciliennes). Cette progression est à mettre en perspective avec les mutations structurelles rencontrées dans la filière depuis les années 1990 : édification/modernisation d’installations réceptionnant des déchets (déchèteries, unités de traitement...), multiplication des dispositifs de collectées séparées, structuration de nouvelles filières en lien ou non avec les systèmes à responsabilité des producteurs...

compostage des déchets verts En 2010, à minima 3 400 Equivalents Temps Plein étaient directement employés au sein des unités, dont plus de 2 000 sur les centres de tri-transit sous maitrise d’ouvrage publique et privée. Une analyse du contenu en emploi montre de grandes disparités entre les filières et au sein des unités ayant le même type de traitement. Les effectifs moyens employés par mode de traitement pour 10 000 tonnes traitées se décomposent de la façon suivante : 31 ETP pour le tri des collectes sélectives publiques ; 11 ETP pour le tri-transit privé ; 4 ETP pour pour le tri/compostage des OMR (Ordures Ménagères Résiduelles) et le tri pour la méthanisation ; 3 ETP pour le compostage des déchets verts ; 3 ETP pour l'incinération ; 1 ETP pour l'enfouissement (ISDND).

 En Ile-de-France, en 2011, 26% des DMA (Déchets Ménagers et Assimilés) ont été dirigés vers des filières de recyclage matière (18%) et organique (7%). Pour rappel : la directive européenne fixe un objectif de 50% des DMA recyclés en 2020, tandis que la loi "Grenelle 1" prévoit d’augmenter le recyclage matière et organique afin d’orienter vers ces filières un taux de 45% en 2015. Le PREDMA (Plan Régional d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés) fixe quant à lui comme objectif d’augmenter le recyclage matière de 60% à l’horizon 2019.

 "Ces données sont tirées de l’enquête réalisée sur les ITOM (Installations de Traitement des Ordures Ménagères) menée en 2012 par l’Ordif. Elle a permis une analyse spécifique des effectifs employés au sein des installations de traitement réceptionnant des déchets ménagers et non ménagers (usine d’incinération, installation de stockage de déchets non dangereux, centre de tri, quais de transferts, plates-formes de compostage, méthanisation)", précise l'Observatoire.