Trafigura négocie la libération de Claude Dauphin et Jean-Pierre Valentini
La semaine dernière la Commission européenne proposait une directive en vue de sanctionner la criminalité environnementale au sein de l'UE. Cette proposition fait suite notamment à la catastrophe survenue en Côte d'Ivoire avec le déversement des déchets toxiques du Probo Koala "qui souligne une fois de plus l'urgente nécessité d'améliorer la mise en œuvre de la législation en matière d'environnement, afin d'éviter les incidents de ce type" déclarait le commissaire européen Stavros Dimas. En même temps, Eric de Turckheim, co-fondateur de Trafigura, négociait la libération de Claude Dauphin et Jean-Pierre Valentini...
Selon la Lettre du Continent, Eric de Turckheim, co-fondateur de Trafigura, rencontrait le porte-parole de la présidence ivoirienne, Désiré Tagro, le 24 janvier dernier à Ouagadougou (Burkina Faso). Il était accompagné de l'avocat français Michel Pitron du cabinet Gide Loyrette Nouel. Trafigura propose 100 millions d'euros pour indemniser les victimes et l'Etat ivoirien suite au déversement des déchets toxiques du Probo Koala (voir nos précédents rédactionnels). En échange, la société demande la libération de Claude Dauphin et Jean-Pierre Valentini. Or, dans l'affaire du Probo Koala, il y a bien sûr des dommages matériels, mais surtout il y a 10 morts , 69 hospitalisations et plus de 102 000 consultations médicales liées à des intoxications. Dans ces conditions, il faut bien pour le moins réparer et dédommager les victimes.
Maintenant, compte tenu de l'aspect dramatique et de l'importance au niveau international qu'a pris cette affaire, son issue peut-elle se limiter à un simple accord entre une société privée et le gouvernement ivoirien ?.
Désormais, tous les responsables politiques dans le monde sont conscients qu'il n'est plus possible de laisser exporter dans les pays en développement les déchets dangereux des pays riches sans une réglementation internationale stricte.
Désormais, tous les responsables politiques dans le monde sont conscients qu'il n'est plus possible de laisser exporter dans les pays en développement les déchets dangereux des pays riches sans une réglementation internationale stricte.
C'est tout le sens de la proposition de directive européenne qui indique que l'on "doit traiter les atteintes graves à l'environnement comme des infractions pénales et à veiller à ce qu'elles soient effectivement sanctionnées".
Dans ce contexte, quand bien même Trafigura s'acquitterait d'une amende de 100 millions d'euros auprès de l'Etat ivoirien pour dédommager les victimes et réparer les dégats, cela peut-il être suffisant pour empêcher la tenue d'un procès pénal afin de sanctionner les personnes physiques responsables ?.
Changements au sein de la direction de Trafigura
Dans un communiqué en date du 17 janvier 2007, Trafigura indique que depuis le 1er janvier 2007 Pierre Lorinet est devenu le responsable financier de Trafigura Beheer B.V et qu'il est aussi membre de son conseil d'administration. Il remplace à ce poste Eric de Turckheim qui reste au conseil d'administration et va désormais se concentrer sur la stratégie, la gestion des risques et des actifs. Pierre Lorinet est un ancien de Merrill Lynch Europe et travaille chez Trafigura depuis 2002.