Thermolyse : Arras à la recherche de solutions...
Considéré en 2005 comme un projet novateur et prometteur, l'équipement de traitement et de valorisation, via la technologie de la thermolyse, des déchets ménagers de l'Arrageois, ne fonctionne pas à plein rendement et n'obtient pas les résultats escomptés. Un audit technique va être lancé pour trouver des solutions. En attendant, l'addition augmente pour le contribuable...
Arthélyse, unité novatrice de traitement et de valorisation des déchets ménagers par la technologie de la thermolyse a été mise en service en 2005 . A l'origine du projet, le Syndicat Mixte Artois Valorisation, maître d'ouvrage (SMAV), et une gestion confiée à Thide Environnement qui depuis le début de l'année s'est retiré du projet.Or, avec un budget initial de réalisation de 25 millions d'euros, et un partenariat de l'Ademe à hauteur de 5,5 millions d'euros, cette exploitation était censée valoriser les déchets ménagers d'une population de l'ordre de 133 000 habitants.
Mais, voilà, la performance n'est pas au rendez-vous. Au lieu de traiter les 40 000 tonnes prévues, ce sont uniquement 25 000 tonnes qui passent par la voie de la thermolyse. Les 15 000 tonnes restantes vont directement en centre d'enfouissement. Sans parler, du déchet issu du processus, le Carbor qui n'est brulé que dans des fours en cimenterie.
Face à ses difficultés, le gestionnaire Thide Environnement, n'a pas hésité à quitter le navire en versant 10 millions d'euros, en raison du déficit d'exploitation qui ne cesse de se creuser. Du coup, le syndicat et son président, Philippe Rapeneau, qui vient d'être réélu à la présidence d'Arthélyse, se retrouvent à devoir gérer un équipement qui nécessite des améliorations et à combler un déficit de fonctionnement récurrent. De plus, le coût de gestion à la tonne est supérieure aux prévisions : 122 € au lieu des 110 €. Explication : le besoin de réchauffer les déchets ayant un pci insuffisant.
Car le problème se situe bien là : les déchets entrants ont un pouvoir calorifique insuffisant. La thermolyse fonctionne, mais en amont, avec un tri insuffisant, on retrouve une proportion trop importante de matériaux à faible pci tels que le verre. Le président Philippe Rapeneau se veut confiant tout en reconnaissant le problème : « Notre objectif est d'aboutir à zéro ou pratiquement zéro enfouissement. À ce jour, le résultat n'est pas bon. Nous devons trouver des solutions. » Un audit technique sur l'ensemble des améliorations qui pourraient être apportées en aval de la filière devrait être réalisé d'ici la fin de l'année. Le président d'évoquer certaines pistes tout en restant prudent : "nous ne ferons des investissements que si nous pouvons gagner en terme d'économie ou d'écologie. Il paraît nécessaire de créer une nouvelle fosse pour mieux mélanger les déchets entre eux, mais nous attendons le rapport de l'audit".
Par contre, le conseiller général du Pas de Calais, Alain Fauquetarras, n'hésite pas, sur son blog, de dire tout haut que cette réalisation est "catastrophique". "Ce processus fabrique un sous-produit combustible de très mauvaise qualité qui ne peut pas être brulé dans des chaufferies classiques et dont l’élimination entraîne un coût non négligeable. Arthélyse est donc une très mauvaise affaire pour la collectivité, le contribuable et notre environnement " constate-t-il.