The Independent se mobilise contre le suremballage
Depuis la fin du mois de janvier, la quotidien national britannique mène une importante campagne médiatique contre le suremballage avec le soutien des pouvoirs publics. Comme en France, la tendance est à la réduction des quantités de déchets. Plusieurs rédactionnels dénoncent des exemples de suremballages, interpellent les producteurs, donnent la parole aux distributeurs et conseillent les consommateurs. Des centaines de lecteurs réagissent en témoignant sur des produits suremballés. Une initiative qui pourrait servir d'exemple aux quotidiens français...
Au Royaume-Uni, le volume des emballages a augmenté de 12% de 1999 à 2005. Ils représentent en moyenne plus du tiers des ordures ménagères d'un ménage. La grande distribution qui en encourage généralement l'inflation afin de favoriser la vente des produits, commence à prendre conscience des changements de comportement des consommateurs. Elle s'engage donc en faveur de certaines actions pour limiter les emballages. 
Alors que, comme en France, les pouvoirs publics britanniques tirent la sonnette d'alarme et agissent pour la réduction des déchets, l'un des principaux quotidiens national, The Independent, consacre, depuis le mois de janvier, une série d'articles sur le problème des suremballages et mobilise son lectorat.
Cette mobilisation est intéressante à plus d'un titre.
Tout d'abord, les journalistes situent le problème du suremballage en tant qu'impact à l'environnement. Et, quand bien même on recycle, la surconsommation engendr un gaspillage des matières premières sans compter que l'incinération contribue à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre... Puis, ils réalisent plusieurs constats :
La réglementation n'est pas assez incitative. Au niveau européen elle permet le suremballage si le consommateur l'accepte, si cela est nécessaire pour l'identification du produit ou sa promotion. Depuis que la réglementation sur les emballages a été amendée en 2003, il n'y a eu que 4 cas de sociétés poursuivies pour "abus de suremballages". Nombreux sont les emballages, notamment de produits alimentaires, qui sont absurbes. Sont dénoncées les pratiques pour les emballages de fruits et légumes, produits coupe-faim, sachets de thé...Mais aussi, en fonction des quantités vendues.
S'agissant des exportations de déchets plastiques vers la Chine... Non seulement elles peuvent comporter des risques sanitaires pour les Chinois, mais en plus, on peut se demander pourquoi ne pas assurer le traitement de ses propres déchets par ses propres moyens et méthodes ?
Le compostage est une solution à développer. Plusieurs initiatives de la part de Sainsbury's (sacs biodégradables), Marks & Spencer (emballages alimentaires), Tesco (sacs réutilisables) sont saluées comme allant dans le bon sens de meilleures pratiques pour faciliter le traitement des déchets.
Les consommateurs peuvent agir. Tout d'abord, il suffit de ne pas acheter les produits que l'on juge suremballés. Ensuite, on peut aussi abandonner les emballages dans les supermarchés. A cet égard, des consommateurs réclament que des espaces soient dédiés pour accueillir les emballages non désirés. Les distributeurs ne peuvent pas refuser de traiter les emballages qui restent dans leur magasin. C'est de leur responsabilité. Finalement, les consommateurs peuvent se plaindre auprès de certains services des pouvoirs publics qui enquêteront, et les PME liées à l'emballage peuvent profiter des conseils du site public Envirowise.
La distribution commence à bouger. Les distributeurs prennent conscience que certains de leurs clients ne supportent plus les suremballages et ont des comportements de rejet à l'égard du plastique. Ils ont réalisé des sondages qui montrent que les consommateurs sont prêts à agir pour l'amélioration de l'environnement et qu'ils sont dans l'attente qu'on les aide pour cela. C'est ainsi qu'Asda, troisième distributeur britannique, est en train de réaliser une expérience dans deux de ses magasins de retrait de tout conditionnement plastique du rayon alimentaire. Et Tesco, prévoit de changer sa politique dans les mois qui viennent pour répondre aux attentes des consommateurs.
Pour en savoir plus : lisez les différents rédactionnels après avoir tapé waste sur le moteur de recherche de l'Independent