Textiles : quand le recyclage sert la réhabilitation...

Le 15/04/2013 à 20:42  

Textiles : quand le recyclage sert la réhabilitation...

 Fondateur des "Toits de l'espoir", Marc Mordacq, s’est donné pour mission de transformer des sortes de taudis, en logements aux normes énergétiques basse consommation ; il utilise largement des feutres issus du recyclage pour ce faire. Il trouve des acquéreurs le plus souvent des agriculteurs en quête d'un complément de revenus pour leur retraite qui ne s’occuperont de rien : plus de 50% du montant des travaux sera pris en charge par l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) ; l’opération leur coûtera 90 000 euros ; elle sera remboursée en quinze ans par la location.

 On n’a rien sans rien : il faut pour bénéficier de ces opérations de réhabilitation, que le logement soit loué pendant dix ans à un prix convenu à l'avance et à des familles précaires, vivant pour la plupart des minima sociaux. Pour le propriétaire, le risque d'impayé est inexistant puisque le loyer est payé par la caisse d'allocations familiales au titre de l'aide au logement.
Il ne fait que cela, Marc Mordacq : il transforme des passoires énergétiques en logements aux normes énergétiques « basse consommation ». Il isole mais ne s’isole pas : on parle lui et de ce nouveau métier qui est le sien : le toit, les murs sont isolés, les ouvertures équipées d'un double vitrage, les radiateurs changés, une chaudière à compensation installée, l'électricité entièrement refaite. Il faut savoir que les loyers ne sont pas augmentés pour autant…

 En quinze ans, notre entrepreneur est parvenu à rénover environ 2 000 logements. Bureau d'étude du "Relais", spécialisée dans la collecte et le tri des textiles, les Toits de l'espoir furent créé en 1996 afin d'aider les compagnons d'Emmaüs à se loger. Au fil du temps, la solution mise en eouvre est originale tout autant qu'efficace : alors que le plan national de rénovation énergétique des bâtiments prend du retard faute de financement, lesToits de l'espoir parviennent à mobiliser des investisseurs privés et des fonds publics pour un public insolvable.
C'est ainsi que chaque année, 150 logements sont remis dans le circuit. "Tout est bon à prendre, ancien corps de ferme, maison en ruine, bistrot à l'abandon, gare désaffectée, presbytère... Dans 50 % des cas, il s'agit d'un héritage, d'un bien en mauvais état, dont les gens ne savent que faire. Dans 50 %, de biens frappés d'un arrêté d'insalubrité ou de péril. Je propose aux propriétaires d'acheter une carcasse et je leur rends une maison neuve avec des locataires."

 L'isolant utilisé est un feutre confectionné à partir de fibres de coton et de laine pour l'essentiel, grâce aux textiles usagés que l'on ne peut vendre en l'état : ainsi par exemple, les jeans en trop mauvais état pour être revendus, sont transformés en laine d'isolation thermique et acoustique (appelée Métisse en l'occurence), dans une usine créée à Billy-Berclau. Il sera bon de préciser que ces feutres issus du recyclage ont une efficacité similaire à celle de la laine de verre ; ils bénéficient de la certification du CSTB, Centre scientifique et technique du bâtiment et disposent des agréments techniques européens...