On n’est pas chiffonné de constater que le textile n’est pas considéré comme du déchet par les professionnels concernés, mais que la sortie du statut de déchet est quand même belle et bien posée … C’est ce qui ressort des débats qui se sont tenus à Munich dans le cadre du dernier congrès du Bureau International du Recyclage… Si les marchés sont porteurs dans l'immédiat, le conteneur sauvage sur la voie publique fait débat : les pro affichent clairement un certain ras le bol...
Le président de la division textile du BIR, Olaf Rintsch, constatait avec quelque amertume que dans le cadre de la discussion autour de la sortie du statut de déchet, les textiles semblent être laissés sur le carreau, tandis que Michael Sigloch confirme « les chaussures et les textiles ne peuvent pas être considérés comme des déchets ».
Lorsque ces produits sont déposés dans un conteneur dédié, il est clair dans l’esprit du donateur, que ce qu’il confie sera réutilisé. A défaut, il, le mettrait directement dans une poubelle !!!
Sauf qu’évidemment, les choses ne sont pas simples ; le plus difficile en la matière, c’est de se mettre d’accord… Or, il est apparemment difficile de trouver une position commune à adopter pour cette fameuse sortie du statut de déchet.
Au demeurant, Kylian Hochrein de W.L. Gore& associates, responsable du secteur textile de son entreprise, laquelle produit en particulier le Gore tex, pose la question de l’extension de la responsabilité du producteur dans le cadre de la sortie du statut de déchets et rappelle que « la durabilité est notre credo » (…) « Nos produits s’adressent aux industriels et professionnels des loisirs. Dès les années 90, la société s’est inquiétée de l'impact environnemental des produits Gore Tex… Dans pareil domaine, on ne peut travailler seul. Aussi, une coopération a été développée entre plusieurs entités, ce qui a constitué un index riche de plusieurs critères, dont une base de données sur les fibres et matières la prise en compte des aspects sociaux et les conditions de travail, des indications sur l’éco-conception, les fournisseurs, les infrastructures de collecte et de traitement, la communication en direction des consommateurs… Il est bon de rappeler que la pression du public s’est faite édente sur des marques comme les nôtres, ce qui nous a incité à travailler sur ces questions ». En clair, il ne faudrait pas que la modification du statut de déchet pénalise le travail accompli…
Autre sujet de taille, les conteneurs sauvages : tiens donc… Après la fauche dans les conteneurs dédiés, le conteneur non déclaré. Car il semble bien que la pratique se répande un peu partout en Europe : elle consiste à placer des genres de conteneurs destinés à capter des textiles, et ce sans autorisation, ce qui évidemment cause du tord aux entreprises sérieuses ainsi qu’un manque à gagner évident.
Ce n’est ni nouveau, ni vraiment puni… et s’ajoute à ce qui vient d’être dit : les vols à répétition du contenu des conteneurs autorisés, avec parfois, en sus la dégradation des mobiliers de collecte ajoutent au manque à gagner des entreprises concernées …
Peut-être faudrait-il enfin mettre en oeuvre des mesures véritablement dissuasives?
Les plumes affichent de bons prix, les chiffons sont faciles à vendre, les chaussures sont très demandées… Le marché se porte bien
Le marché mondial est porteur, exprime avec satisfaction Kaus Lower et les professionnels n’attendent pas de baisses de prix sur les collectes.
Le vice président de la division, Medhi Zerroug, souligne la pénurie de l’offre dans la catégorie « Original » : « l’offre est bien inférieure à la demande du marché… La collecte est en baisse alors que la demande à l’export de friperie est favorable »…
Tous les produits se vendent, y compris les chiffons d’essuyage et les textiles destinés à l’effilochage.