Tertiarisation de l’économie et réduction des émissions de CO2

Le 17/09/2004 à 12:21  

Tertiarisation de l’économie et réduction des émissions de CO2

Emissions Le numéro 95 des Données de l’environnement publié aujourd’hui par l’Institut français de l’environnement (Ifen) montre les effets positifs de la tertiarisation de l’économie sur les émissions de CO2, principal gaz à effet de serre. Le constat est un peu plus nuancé si l’on prend en compte le cumul des émissions directes et indirectes des activités économiques.

Baisse des émissions de CO2 et croissance économique

Entre 1980 et 1997, les émissions de dioxyde de carbone de l’ensemble des agents économiques ont diminué de 17 %, et même de 26 % si l’on se restreint à l’appareil productif (hors ménages), alors que la valeur ajoutée totale de l’économie française a augmenté de 37 % en volume.

Ce découplage est dû pour l’essentiel aux changements techniques dans l’industrie, par exemple le développement de la production d’électricité d’origine nucléaire entre 1980 et 1990, et à l'évolution structurelle de l'économie.

Le poids du tertiaire (commerce, transport, services) dans l’économie est passé de 60 % à 65 % entre 1980 et 1997 grâce à une forte croissance de sa valeur ajoutée alors que ses émissions n'ont que légèrement augmenté. Un développement économique tiré par une branche relativement peu émettrice de CO2 va dans le sens d’un développement durable.

Le tertiaire, responsable du tiers ou du quart des émissions de CO2 selon deux approches complémentaires

Au lieu de focaliser sur l’activité qui émet le CO2, on peut s’intéresser aux émissions liées à la consommation finale des produits et services : le transport de la farine contribue par exemple à la fabrication du pain, la production agricole sert l’agroalimentaire et une partie de l’énergie électrique chauffe ou climatise les bureaux des banques, assurances ou administrations.


L’Ifen a ainsi réaffecté à chaque branche économique l’ensemble de ses émissions de CO2, qu’elles soient "directes" ou "indirectes", sous l’angle de la demande finale des biens et services produits.

Avec cette méthode, on peut estimer que la satisfaction des besoins en services correspond à 31 % des émissions totales de CO2, contre 25 % pour les émissions de l’activité tertiaire. Tout en restant plutôt favorable, la "tertiarisation" de l’économie génère davantage d’émissions qu’il ne semblait à première vue.