Téléthon : non, un déchet n’est pas un don !
Rien n’y fait : malgré des communiqués, des courriers, beaucoup de pédagogie et les engagements du Grenelle de la Mer, les comités locaux du Téléthon continuent à envoyer des déchets dans le ciel, imités et précédés par des dizaines d’autres lâchers à vocation charitable ou commerciale. L'association Robin des Bois rappelle que les ballons envoyés par ballots dans le ciel et transportés par le vent sont des dons toxiques pour les oiseaux, les poissons, les mammifères marins et les tortues marines...
En France, un million de ballons s’envole chaque année dans le ciel pour célébrer des causes, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Il est désormais pourtant connu que ces lâchers sont des dispersions de déchets qui s’achèvent au gré des courants atmosphériques dans les forêts et en mer. Une fraction non négligeable des macrodéchets retrouvés sur le littoral ou dans les appareils digestifs des mammifères marins et des oiseaux provient ainsi des "épaves" des ballons.
Les risques environnementaux et juridiques des lâchers de ballons ont été reconnus dans le cadre du Grenelle de la Mer. Dès son lâcher, le ballon peut être considéré comme un déchet. Les épaves et fragments engendrés sont d'ailleurs un indicateur de la pollution du littoral et sont intégrés au protocole de suivi des plages de la Convention OSPAR sur la protection de l'Atlantique du Nord Est. Précision complémentaire : les ballons en latex dits "biodégradables" par les fabricants se fragmentent en plusieurs années et continent donc quand même à tuer ou à polluer.
Les lâchers de ballons sont dans tous les cas (promotionnels, humanitaires, animations scolaires, fêtes familiales) susceptibles d’être attaqués en justice et de nuire à la biodiversité. De son côté, l'association Robin des Bois demande que les comités locaux du Téléthon tiennent les ballons captifs ou respectent les modalités de la fiche "La chaîne de ballons" disponible depuis 2007 sur le site internet de l’AFM (Association Française contre les Myopathies ) qui est consciente des risques environnementaux de ce type de lâchers (voir ici). Ben oui, on ne le dit pas assez souvent : le ciel non plus n'est pas une décharge (voir notre article) !...