… qui a vocation à se multiplier. En octobre dernier, le groupe Agri a inauguré dans le Tarn une plateforme de valorisation de matières végétales, composée d’une unité de méthanisation et d’une usine de biomasse. Ces deux installations complémentaires permettent la production d'énergies renouvelables en valorisant les sous-produits issus des différentes activités du Groupe Agri…
Au départ, de cette belle histoire, Nicolas Dubousquet, titulaire d’un BTS agricole et d’un DEUG en sciences économiques : au début des années 2000, il reprend l’entreprise familiale de culture de céréales et de travaux agricoles (située à Montans dans le Tarn ; elle occupe quatre salariés) et crée Agri 2000 pour des travaux d’élagage et d’abattage, puis Agri Environnement en 2010 pour des travaux de terrassement et traitement des sols pour le secteur des Travaux Publics. La petite boite s’est étoffée puisqu’elle occupe aujourd’hui 70 personnes ; cette ICPE est d’ailleurs établie sur un site de sept hectares.
La plateforme construite sur le site traitera chaque année, environ 10 000 tonnes de sous-produits agricoles et 12 000 tonnes de bois issus de chantiers forestiers. L’installation, d’un genre nouveau, est dotée de technologies de pointe, entièrement développées par les équipes du groupe Agri (qui consacre chaque année plus de 15% de son budget à la R&D) et ce, en moins de deux ans. La concrétisation du projet a nécessité un investissement de plus de 7 millions d’euros, un montant qui a bénéficié d’une aide financière de l’Ademe (1,38 million d’euros) et de la Région Midi-Pyrénées (440 000 euros).
Ces nouveaux équipements, qui collent parfaitement au contexte du moment, largement orienté vers la transitions énergétique, permettront la production d’énergies renouvelables (électricité, chaleur, bois) en recyclant des matières issues des différentes activités du groupe, à savoir agriculture, cultures céréalières, et autres chantiers forestiers… Sur place en effet, sont récupérés les déchets (tiges, cannes, paille) des cultures (maïs, blé, tournesol, colza, soja), soit 80% de la production, auxquels on ajoute du fumier, de la fiente de volailles, le tout étant méthanisé in situ. Le biogaz qui résulte du process alimente un moteur de cogénération de 600 Kw, dont l'électricité est revendue à ERDF. L'intérêt de cette réalisation réside dans le fait que l’intégralité des sous-produits est valorisée : pour le dirigeant de l'entreprise, la méthanisation favorise le retour à une agriculture raisonnée, avec à la clé moins d'eau conbsommée, mais surtout une réduction sensible du recours aux pesticides et autres engrais chimiques.
Ce moteur fournit également de la chaleur (400 Kw thermiques) : elle sert à sécher les plaquettes forestières de l’usine de biomasse qui jouxte l'installation de méthanisation. Agri Environnement, l’unité de déboisement, de dégagement d’emprise, qui se charge également de l’entretien de grandes infrastructures routières, gazières, ferroviaires génère des déchets de bois, et donc des plaquettes forestières. Une fois séchées par ce système de cogénération, elles sont transformées en bûches de bois reconstitué, grâce à de grosses presses, puis sont proposées pour alimenter les particuliers qui disposent de foyers fermés, inserts, ou poêles, mais également des entreprises et non des moindres : Airbus en consomme quelques milliers de tonnes par an.
Quant au digestat, il est exploité sous forme de compost qui remplace les produits chimiques (engrais).
Fort du savoir-faire acquis dans la réalisation de sa plateforme, le groupe s’apprête à lancer en 2016, une activité de construction clé en main (en version sur-mesure, c'est à dire dimensionnée par rapport au volume d’intrants et autres facteurs), d’unités de méthanisation en voie sèche discontinue, sous la marque Agrithane. C’est une équipe de 8 collaborateurs qui développera cette nouvelle offre adressée à des entreprises du secteur agricole et à des industriels, en France et à l'international.