Sus à l'obsolescence programmée des produits high-tech !
A une quinzaine de jours de Noël, selon une étude de l'institut GfK, 9,5 millions de produits high-tech s'apprêtent à être vendus en France : appareils photos, consoles de jeux et bien évidemment, smartphones. Ces objets sont devenus indissociables de notre quotidien mais que savons-nous d'eux ? Leurs impacts, de la chaîne de production à la mise en décharge sont souvent passés sous silence, et pour cause, ils seraient catastrophiques, comme l'explique le site www.dessousdelahightech.org des Amis de la Terre (voir notre dépêche : Gaspi : le nouvel iPad n'est pas vraiment eco-friendly)...
Les performances environnementales des produits high-tech s'affichent désormais dans les boutiques ou sur les sites web. Signe d'une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux ? Pas vraiment si l'on observe les derniers smartphones commercialisés par deux géants du secteur, Apple et Samsung. La production de l'iPhone 5 émet ainsi 36% de GES de plus que celle de l'iPhone 4S, commercialisé un an plus tôt. Surtout, lors de la production, les conséquences de l'exploitation minière dans les pays du Sud où sont extraits les métaux utilisés pour les smartphones (étain en Indonésie, terres rares en Chine), les destructions environnementales ou pollutions ainsi que les rythmes de travail imposés aux ouvriers des usines d'assemblage sont souvent passés sous silence.
Des impacts qui s'aggravent avec le rythme soutenu de renouvellement de ces produits et la consommation de masse qui y est liée : il se vend depuis 10 ans près de 20 millions de téléphones par an en France. La surconsommation liée à l'innovation et aux stratégies publicitaires a ainsi contribué à créer une véritable obsolescence programmée et commerciale. En effet, les constructeurs n'informeraient pas sur le meilleur moyen de réduire l'impact de ces consommations comme allonger la durée de vie des produits. Pire, il useraient de tous les stratagèmes pour réduire la durée de vie de leurs produits, générant de fait des tonnes de déchets électroniques.
"Certaines pratiques ont été encadrées mais pour doper leurs ventes, des opérateurs et constructeurs de produits high-tech continuent de les détourner malgré les accords volontaires et les directives européennes : les chargeurs universels peinent à voir le jour alors que les batteries intégrées, théoriquement interdites, foisonnent. Alors qu'il est urgent de réduire l'impact de nos consommations, le renouvellement de nos biens de consommation, notamment dans le secteur des télécom, est de plus en plus fréquent. Un ordinateur portable est actuellement renouvelé tous les 3 à 4 ans et un téléphone tous les 18 mois", souligne Camille Lecomte, Chargé de campagne 'Modes de production et de consommation responsables' aux Amis de la Terre France.
L'association demande donc aux pouvoirs publics de lutter contre l'obsolescence programmée des biens en promulguant une loi qui créé un délit en la matière, allonge la durée de garantie légale de 2 à 10 ans et donne des informations substantielles au consommateur quant aux possibilités de réparation (durée de disponibilité des pièces détachées, informations sur le caractère réparable des produits...). Les citoyens sont aussi appelés à interpeller leurs élus (députés, sénateurs) pour que cette loi ait le plus de chance d'aboutir.
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter/télécharger ici la publication des Amis de la Terre intitulée "Obsolescence des produits high-tech : comment les marques limitent la durée de vie de nos biens". Nous vous renvoyons également à la lecture de notre article : D3E et durabilité : les fabricants nous mènent en bateau !.