Suisse : toujours plus de déchets importés !
Selon le dernier relevé de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) , 3,65 millions de tonnes de déchets urbains non valorisables, de déchets de chantiers incinérables et de boues d'épuration ont été traités dans les 29 usines d'incinération des ordures ménagères (UIOM) suisses en 2006. Plus précisément, près de 3,23 millions de tonnes provenaient de la Suisse et de la Principauté du Liechtenstein ; les 417 000 tonnes restantes ont été importées des pays voisins...
Par rapport à l'année précédente, la somme totale de déchets traités a augmenté d'environ 331 000 tonnes, soit 10%. Cette augmentation s'explique par deux facteurs :
la quantité de déchets importés en provenance principalement d'Allemagne : + 157 000 tonnes (soit 4,8%) ;
la quantité de déchets suisses : + 174 000 tonnes (soit 5,6 %)
L'OFEV justifie l'importation de déchets et la qualifie même de " judicieuse tant sur le plan économique que sur le plan écologique car elle permet d'utiliser les capacités libres des UIOM suisses (en raison des variations saisonnières de la quantité de déchets incinérés) d'une part, et d'éviter des décharges de déchets incinérables dangereuses pour l'environnement à l'étranger d'autre part ". Néanmoins, il prévoit qu'en 2008 la quantité de déchets importés n'augmente pas aussi fortement . " Elle devrait même diminuer suite à la mise en service de plusieurs usines d'incinération allemandes actuellement en construction ".
Du coup, les UIOM ont vu s'accroître leur production d'électricité et de chaleur. L'an passé, elles ont produit 1 823 GWh, ce qui représente 3,1% de la production d'électricité totale en Suisse.
Plus généralement, l'Office indique que sur les 5,33 millions de tonnes de déchets urbains collectés en 2006, 2,67 millions de tonnes ont été recyclées, soit 0,17 million de tonne de plus que l'année précédente. La part des déchets urbains collectés et valorisés séparément s'est stabilisée à plus de 50%. Pour certains types de collectes sélectives, comme le verre (taux de recyclage de 96%), le potentiel de recyclage est largement exploité. Toutefois, l'Office reconnaît que pour d'autres matériaux comme le papier, le carton, les métaux, les déchets biogènes, les piles ou les D3E, une optimisation du système de collecte et une meilleure sensibilisation des consommateurs permettrait d'augmenter encore la part de déchets urbains valorisés.