Suez : résultats en hausse, bénéfice en baisse...
Le Conseil d'Administration, réuni hier, a arrêté les comptes du groupe pour l'année 2015 (lesquels seront soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale du 28 avril 2016).
Cela dit, « globalement je reste optimiste. La seule chose qui nous fait être prudents, c'est le ralentissement de la croissance mondiale dans un certain nombre de pays, qui (aura) certainement un impact sur notre capacité à croître plus vite », a poursuivi Jean-Louis Chaussade. « La première chose qui m'inquiète, c'est évidemment la faible croissance en Europe (..) Si la croissance industrielle ou le PIB sont faibles, nos croissances sont par nature faible »...
Pour ce qui relève de la performance opérationnelle, la division Eau Europe a contribué à l'amélioration avec une croissance organique de l’EBITDA de +3,9% (+48 m €), reposant sur « l’évolution des volumes plus positive que la tendance moyen-terme dans l’ensemble des pays grâce à une météorologie estivale très favorable, des indexations tarifaires favorables au Chili et le développement dynamique des nouvelles activités « Advanced solutions ».
La performance de la division Recyclage et valorisation Europe atteint, quant à elle, -1,0% (- 8 m €) ; les efforts de compétitivité « ainsi que la croissance des volumes et des prix dans l’ensemble des pays à l’exception de la France ont permis de compenser l’impact négatif de la baisse du prix de vente de l’électricité (- 8 m €) et les décaissements liés à la fermeture de certains sites de stockage de déchets (-30 m €) ».
La division International affiche un EBITDA en retrait organique de -2,6% (- 19 m €), essentiellement « lié aux dépenses anticipées en Australie liées à la taxe carbone pour - 15 m €, à une hausse des coûts de réponse aux appels d’offres, conséquence directe du dynamisme du marché de la construction dans l’ensemble des régions du monde, un effet base défavorable avec la fin de certains contrats significatifs en 2014 et le ralentissement du segment « Oil & Gas ».
Par ailleurs, le résultat financier s’établit à – 421 millions d'euros en 2015 (contre – 406 m € un an auparavant). Le coût de la dette nette est à nouveau en baisse, à 4,2% contre 4,5% en 2014, grâce à une gestion efficace de la trésorerie et des financements, dans un contexte de poursuite de baisse des taux. L’impôt sur les sociétés s’élève à – 173 millions d'euros en 2015 (stable par rapport à 2014).
Le Cash-Flow Libre ressort à 1 047 millions d'euros ; le besoin en fonds de roulement s’est amélioré au cours du deuxième semestre 2015, grâce à la mobilisation de l’ensemble du Groupe et au total le Groupe a dépassé son objectif annuel.
Les investissements ont progressé de 23%, à 1 626 millions d'euros ; 2015 a été marquée « par des dépenses d’investissements financiers nets à hauteur de 349 millions , qui correspondent au rachat des minoritaires dans les activités Recyclage et valorisation en Australie (pour 312 millions d'euros)et à des acquisitions de sociétés fournissant de nouvelles technologiques comme Poseidon (20 millions €) et B&V (17 millions €) ».
L'année 2015 n'aura pas été sans faits marquants.
Il y a presque un an, c'était en mars, le groupe a choisi de fédérer l’ensemble de ses activités sous une marque unique, et de renforcer son positionnement dans la gestion durable des ressources. « Cette évolution a répondu à plusieurs objectifs majeurs : gagner en performance et en efficacité commerciale avec une architecture de marque simplifiée, et encourager son développement grâce à des solutions intégrées et globales en réponse aux nouvelles attentes de ses clients. De nombreux succès commerciaux sont venus concrétiser ces ambitions »...
Un accord cadre (mondial) a été conclu avec Sanofi ; il porte sur l’optimisation de la performance économique et environnementale de ses sites de production en France et à l’international. C'est ainsi que pour une durée de 3 ans renouvelable, le Groupe développe des solutions sur mesure visant à augmenter l’efficacité énergétique des sites et à préserver la ressource en eau.
Le Groupe a également remporté la gestion des déchets de Centrale Laitière, filiale de Danone au Maroc, pour une durée de 4 ans : il assure ainsi la gestion des déchets issus de ses 4 usines de production et de plate-formes logistiques réparties sur l’ensemble du territoire marocain et apporte son savoir-faire dans le cadre de sa stratégie de Danone, visant le « zéro déchet ».
Un nouveau site de transformation des déchets en Combustibles Solides de Récupération a été inauguré par Suez et Cemex, à Rugby au Royaume-Uni : il fournira à la cimenterie de la ville un combustible de substitution provenant de la transformations de déchets, pour les 25 prochaines années. Avec les 240 000 tonnes de CSR produits au sein de cette installation, le Groupe est désormais en mesure de fournir 1,1 million de tonnes à travers le monde.
Suez a remporté la collecte et le traitement des déchets du Covaldem11 (Syndicat mixte situé dans l’Aude, composé de 7 collectivités adhérentes (Carcassonne Agglo, la Communauté de Communes Montagne Noire, La Communauté de Communes Pays de Couiza, la Communauté de Communes Pyrénées Audoises, la Communauté de Communes du Limouxin, le SMICTOM de l’Ouest Audois et le SMICTOM Corbières Minervois) pour une durée de 19 ans et un montant de 459 millions d'euros cumulés. Mais également la collecte des déchets de la ville d’Heilbronn (43 millions d'euros sur 8 ans) en Allemagne.
Ses positions dans la valorisation énergétique se sont également renforcées, avec le renouvellement du contrat d’exploitation de l’Unité de Valorisation Energétique de Caen, et également 3 autres contrats en Bretagne et en Ile-de-France pour près de 400 millions d'euros au global.
Difficile de ne pas conclure sur la COP21 et la lutte contre le dérèglement climatique ; Jean Louis Chaussade a confirmé que le groupe Suez s’y est fortement impliqué, avec 12 nouveaux engagements et des solutions concrètes, soulignant que l’accord de Paris est un tremplin pour la transition vers un modèle de développement décarboné. Il sera bien évidemment présent au Maroc, dans le cadre de la COP22, d'autant qu'il y fournit ses services depuis plus de 65 ans...