Suez Environnement : on maintient les objectifs malgré un bénéfice en repli

Le 29/08/2008 à 14:43  

Suez Environnement : on maintient les objectifs malgré un bénéfice en repli

Jean-Louis Chaussade Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez Environnement, numéro deux mondial des services à l'environnement (traitement de l’eau et des déchets) nous présentait hier matin les comptes semestriels : le groupe affiche des résultats globalement en hausse au 1er semestre 2008 grâce notamment à l'eau en Europe et à l'international, et confirme ses objectifs pour la période 2008-2010...

Le numéro deux mondial des services à l'environnement, introduit en Bourse le 22 juillet dans le cadre de la fusion entre sa maison mère Suez et GDF, a répété qu'il prévoyait pour 2008 un résultat brut d'exploitation (Ebitda) compris entre 2,10 et 2,15 milliards d'euros.

Bénéfice en berne

Suez Environnement, spécialisé dans le traitement des eaux et des déchets, a fait état d’un bénéfice net en baisse de 13,7% au premier semestre, à 201 millions d'euros, tout en confirmant ses objectifs pour la période 2008-2010.
"Le bénéfice 2008 sera supérieur à celui de 2007", a toutefois assuré le directeur général du groupe, lors de la conférence, sans préciser le niveau d'augmentation. Selon lui, la baisse du bénéfice net s'explique notamment par le coût de l'introduction en Bourse (19 millions), non récurrent. Suez Environnement souligne également la mise en place d'un plan d'actionnariat pour les salariés. "L'impact fiscal positif lié à l'introduction en Bourse sera comptabilisé au deuxième semestre, avec effet rétroactif au 1er janvier 2008. La création d'un groupe d'intégration fiscal propre à Suez Environnement et à ses filiales françaises permettra en effet de générer environ 40 millions d'euros par an d'économies d'impôts"…

Par ailleurs, "la quote-part des déficits fiscaux de Suez (l'ancienne maison mère) relatifs à Suez Environnement au 31 decembre 2007 lui sera transféré. Le montant de ces déficits est estimé à près de 500 millions d'euros".
Le chiffre d'affaires du premier semestre, déjà publié, est en hausse de 6,7% à 6,0 milliards d'euros (+7,5% hors Applus, vendu en novembre 2007, +9,7% à taux de change constants).

Suez Environnement confirme par ailleurs ses "objectifs financiers pour la période 2008-2010".
Parmi ceux-ci, figurent une "croissance organique" du chiffre d'affaires d'environ 5% et une croissance annuelle moyenne du résultat brut d'exploitation (RBE) "de +8% en 2009 et 2010" pour un objectif de RBE en 2008 compris entre 2,100 milliards et 2,150 milliards d'euros.
Suez Environnement entend consacrer environ 4,5 milliards aux investissements (hors acquisition stratégique et OPA sur la société espagnole Agbar en 2008) sur la période 2008-2010, a t-il été précisé.

La société souhaite également verser 320 millions d'euros de dividendes en 2009 et annonce une croissance de "plus de 10%" des dividendes au cours des deux années suivantes.
Jean-Louis Chaussade a précisé que le pacte d'actionnaires --conclu avant l'introduction en Bourse le 22 juillet et réunissant, outre GDF Suez, le Groupe Bruxelles Lambert, la Caisse des dépôts, le groupe nucléaire Areva (1,41%), la CNP Assurance et la Sofina (0,84%) -- détenait ensemble, au 20 août, 48,04% du capital de Suez Environnement, à la suite de l'acquisition de près de 1% du capital intervenue ces dernières semaines.

Cap sur l’international

business internationalSuez Environnement a expliqué avoir bénéficié des performances de ses activités dans l'eau en Europe et d'une "accélération" à l'international.

La performance opérationnelle des activités Eau Europe a progressé en France "grâce à l'augmentation des prix, au développement de nouveaux services et des activités travaux, ainsi qu'aux efforts continus d'amélioration de la performance", tandis le résultat d'exploitation d'Agbar croît grâce aux augmentations de prix en Espagne et au Chili.

La rentabilité opérationnelle des activités internationales affiche pour sa part "une nette augmentation grâce (notamment) au développement des activités réglementées à plus fortes marges et aux renégociations de contrats d'assainissement aux Etats-Unis ; mais également à l'augmentation de la marge de Degrémont".

Suez Environnement a en outre confirmé ses objectifs financiers pour la période 2008-2010, "qui reposent sur une croissance organique et des acquisitions industrielles de proximité, et hors acquisition stratégique".

Il vise une croissance annuelle moyenne de son Ebitda de 8% sur la période 2009-2010 hors acquisitions stratégiques et une croissance organique annuelle moyenne de son chiffre d'affaires supérieure à 5%.

Le marché de proximité, toujours d’actualité

Le groupe projette toujours de réaliser des acquisitions industrielles "de proximité" (de petite ou moyenne taille, dans des activités où le groupe est déjà présent) ayant un impact supérieur à 2% sur la croissance du chiffre d'affaires.

Il prévoit également un montant total d'investissements industriels d'environ 4,5 milliards d'euros sur 2008-2010 et proposera un dividende en 2009 au titre de l'exercice 2008 qui représentera une distribution de 320 millions d'euros, avec un objectif de croissance annuelle du dividende de plus de 10% pour les deux années suivantes.

La société vise en outre un ratio dette nette/Ebitda inférieur à 3 fois sur la période 2008-2010, hors impact d'éventuelles acquisitions stratégiques.

Interrogé sur le sujet, Jean-Louis Chaussade n'a pas exclu de racheter des actifs de Veolia Environnement ..."S'il y a quelque chose qui doit être vendu et qui doit être positif pour notre stratégie, nous l'étudierons."