Stockage géologique du CO2 : SiteChar est dans l'arène
La semaine dernière s'est déroulée à IFP Energies nouvelles la réunion de lancement du projet européen SiteChar, dédié à la caractérisation des sites de stockage géologique du CO2. En développant une méthodologie pour la préparation des dossiers de licence de stockage, prenant en compte l'ensemble des données techniques et économiques ainsi que la dimension sociétale, ce projet fournira ainsi un outil fiable pour le déploiement du stockage géologique du CO2 à l'échelle industrielle en Europe...
Coordonné par IFP Energies nouvelles, le projet rassemble 16 autres partenaires de la recherche, de l'industrie et du conseil issus de 10 pays de l'Union européenne : AGH, ECN, ENEL, GEUS, GFZ, IMPERIAL, NERC, OGS, PGNiG, Statoil, TNO, SINTEF-PR, UniRoma1-CERI, UfU et Vattenfall. Le gouvernement écossais est également partenaire du projet ; on notera en outre le soutien de Veolia Environnement.
D'une durée de 3 ans, le projet SiteChar est doté d'un budget de 5 millions d'euros, dont 3,7 sont financés par la Commission européenne. 5 sites potentiels européens de stockage, représentatifs des différents contextes géologiques, ont été choisis comme terrain d'expérimentation des travaux de recherche : un site multistockage offshore (réservoir d'hydrocarbure et aquifère) en Mer du Nord en Ecosse, un aquifère onshore au Danemark, un réservoir de gaz onshore en Pologne, un aquifère offshore en Norvège et, enfin, un aquifère en Mer Adriatique Sud.
SiteChar étudiera l'ensemble de la chaîne de caractérisation des sites, des premières études de faisabilité jusqu'à l'étape ultime de dépôt de licence de stockage, sur la base des critères définis par la législation européenne : capacités de stockage, modélisation des aquifères à l'échelle du bassin et du réservoir, scénarios d'injection, évaluation des risques, élaboration du plan de monitoring pour la surveillance du site, analyse technico-économique (évaluation de l'ensemble des coûts liés au stockage), acceptation sociétale, etc. L'objectif est de fournir un guide méthodologique adapté à chacun de ces contextes géologiques à l'usage des opérateurs des sites de stockage et des instances de régulation. Ces travaux feront appel aux compétences des différents partenaires en géologie, géochimie, simulation d'écoulement, géomécanique, mathématiques appliquées, économie, sociologie et communication. La structure géologique des bassins et des réservoirs sera modélisée afin d'optimiser les scénarios d'injection et d'appréhender le comportement du stockage dans le temps, avec les logiciels développés par IFP Energies nouvelles.
Sur les sites danois et écossais, les travaux seront conduits jusqu'au dépôt et à l'évaluation du dossier de licence en blanc par un groupe d'experts indépendants. Les études menées sur les autres sites permettront de lever des verrous spécifiques à la méthodologie de caractérisation des sites. "Au-delà des problématiques techniques, SiteChar traitera l'important volet de l'opinion publique et de l'acceptation sociétale de ces technologies nouvelles. En s'appuyant sur l'évaluation de l'état des connaissances, de la perception et des besoins d'information du public dans le domaine du stockage du CO2, la communication avec le public autour des sites se fera notamment via internet et des réunions d'information", indique IFP Energies nouvelles.