Stockage du CO2 : quels risques pour l'Homme ?
Danger ou pas danger, telle est la question !... Si l’intégration du captage, du transport et du stockage du CO2 progresse à grands pas, un important travail est nécessaire. En effet, il convient d'identifier les processus et phénomènes qui pourraient entraîner des risques pour l’environnement et la population générale. Comme dit l'adage, "Mieux vaut prévenir que guérir"...
En résumé, il est important de constituer une vision globale des dangers et des risques liés à cette filière. Dans ce domaine, l'INERIS (Institut National de l'environnement industriel et des risques) intervient à 3 niveaux :
poser les questions scientifiques et opérationnelles pertinentes relatives à la sécurité à long terme et, dans ses domaines de compétences, développer des programmes de R&D pour répondre à ces questions, notamment en matière de surveillance ;
aider à la mise en place de méthodologies d’évaluation des risques, permettant l’encadrement réglementaire qui est nécessaire au développement durable de nouvelles filières technologiques ;
contribuer à la mise en relation des parties prenantes et à la bonne prise en compte des questions dans un contexte d’inquiétude croissante.
Concrètement, l’Institut participe à 10 programmes de recherche visant à évaluer précisément les risques associés à chaque étape de la filière (captage, transport, injection, stockage) ainsi que l’impact sanitaire et environnemental, en particulier les conséquences sur la qualité des eaux souterraines. Un projet est mené en collaboration avec l’Université de Technologie de Compiègne sur la technologie de captage par oxycombustion. S’appuyant sur une installation pilote, il a pour objectifs de :
disposer d’un équipement pré-industriel pour étudier et optimiser l’exploitation de cette technologie ;
analyser la composition des fumées afin d’identifier et de quantifier leurs impuretés ;
étudier les modes de fonctionnement dégradé et développer des outils de calcul de leurs conséquences ;
définir les critères techniques et organisationnels de sécurité à prendre en compte dès la conception des installations.
Par ailleurs, la viabilité et l’acceptabilité sociale de la filière CCS (Captage et Stockage du CO2) dépendront en partie de la sécurité des installations de transport dans ou proche des zones urbanisées. En effet, un accident tel que la rupture d’une canalisation pourrait avoir des effets toxiques pour l’environnement, voire létaux pour les êtres vivants, sur une distance relativement importante compte tenu de la densité moléculaire du CO2 par rapport à l’air. L’existence de ces risques potentiels, accompagnés d’effets mécaniques (ondes de pression, projection de fragments), thermiques (refroidissement intense et durable dans la zone accidentelle), éventuellement chimiques, a motivé le lancement du programme SECUCO2, initié par l’INERIS en 2008, en association avec d’autres partenaires (universitaires et industriels).
En complément de cet article, nous vous invitons à la lecture de notre entretien : Captage et stockage géologique du CO2 : questions d’avenir.