Stockage de déchets inertes : Bordini s'agrandit
L’entreprise Bordini Environnement est spécialisée dans la récupération et le stockage de déchets du BTP, des déchets qui peuvent être inertes tels que briques ou parpaings, tuiles ou ardoises, et autres carrelage, sans compter la terre, mais aussi des produits plus complexes, amiantés mais non volatiles tels que des canalisations et tout ce qui concerne le fibrociment.
Ces déchets de chantiers de démolition sont stockés dans les anciennes carrières du Rocher de Montlouvier, un site qu’elle exploite depuis 10 ans.
Deux constats s’imposent : non seulement les demandes en stockage d’amiante liée sont en constante augmentation, mais en outre, le site exploité par l’entreprise arrive peu à peu à saturation. Or, la réglementation étant ce qu’elle est, c'est-à-dire stricte, il faut s’y prendre « un peu » à l’avance si l’on souhaite procéder à une extension de son CET. L’entreprise envisagerait de « pousser les murs » et d’ajouter 1,86 hectare à l’existant, en exploitant un lieu situé entre le Bois Denis et le Montlouvier.
Pour ce faire, dès lors que l’on travaille dans les règles de l’art, il faut renseigner un dossier d’autorisation avec étude d’impact, enquête publique, suivi d’exploitation pour évaluer notamment d’éventuelles contaminations de l’eau (ce qui peut prendre facilement trois à quatre ans). A cela s’ajoute pour ce qui concerne le conditionnement de l’amiante liée, un fond d’argile (imperméabilité), la mise en œuvre de remblai de terre avec géomembrane, le drainage des eaux de ruissellement afin de minimiser les dangers, ceci expliquant une partie des coûts associés à l’enfouissement de ce type de déchets. Laurent Bordini qui dirige l’entreprise, a déjà sa petite idée pour masquer le site : créer des remblais végétalisés limitera en effet l’impact visuel de l’installation de stockage.
Parce qu’il mise sur l’acceptabilité de son projet par les habitants des environs, il se veut irréprochable, convaincu par ailleurs que la création de sites exemplaires est absolument indispensable, surtout si l’on souhaite éviter la création intempestive de décharges sauvages…
Dès lors que les autorisations seraient obtenues, le site serait exploité pendant 10 ans environ. A la suite de quoi, l’entreprise aurait en charge sa remise en état (le site serait clos, re végétalisé, tandis que l’on y introduirait des animaux rustiques)
Nul doute qu’il s’agit là d’un beau projet, d’autant que le dirigeant indique que des sentiers seront aménagés pour le public « tandis qu’un musée rappelant l’histoire des carrières du Bois Denis et du Montlouvier, centrées sur l’exploitation du granit »…